par Adehoum Arbane le 02.10.2012 L'endroit est, comment dirais-je, lisse. Lisse et blanc. D'une pureté abyssale quoique rassurante. Comme dans une boîte, une boîte au périmètre immense et au plafond si haut qu’on ne peut l'atteindre, pas même du regard. Les murs laqués resplendissent comme des miroirs. À y regarder de près, on devine chaque silhouette, pâle figure fantomatique, dont les formes se troublent sitôt que l'on cligne des yeux. Je regarde autour de moi et, bizarrement, je m’attarde sur le moindre son. Inexistant. L'espace ne résonne pas, le bruit y est aboli, l'air mat et plein. Et pourtant, aucune sensation d’oppression, d'étouffement. Paysage fait de perpendiculaires et d’horizontales, vaste, lacté et silencieux. Décontraction en trois dimensions. Mon œil gauche glisse, suivi du droit et tous deux s'arrêtent sur une plaque semblable à celle d’une multinationale où l’on peut lire dans une typographie au raffinement sobre le mot « Paradis ». Une sonnerie d’ascenseur retentit, nette et mélodieuse. Deux portes s’ouvrent dans un ronronnement mécanique. Jimi Hendrix apparaît dans une élégante combinaison blanche comme échappé d’un film de science-fiction.
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