Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Les Ronettes vs le rap tête à clashs

    par Adehoum Arbane le 12.03.2013 Rappeurs, clasheurs et autres parangons de la poésie au kilomètre composée maladroitement dans le dico des rimes, je vous hais, la chose étant dite je pourrais m’en retourner à mes saines occupations journalistiques, à la pop que je distille chaque jour goutte-à-goutte tel un nectar et dont je savoure sans fin les bienfaits, mais force est de constater que votre médiocrité patente mérite l’un de ces plans séquences littéraires dont j’ai le secret...
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  • The Darkness, le côté obscur de la farce

    par Adehoum Arbane le 05.03.2013 Pourquoi le rock n’ose-t-il plus le mauvais goût ? C’est la question légitime que l’on est en droit de se poser face à un mouvement indie de plus en plus tourné sur lui-même – autocentré donc – et en quête permanente de respectabilité. Le dernier débat en date autour de Melody's Echo Chamber le démontre et de façon assez cruelle qui voue pourtant son producteur Kevin Parker – au passage le leader bricolo de Tame Impala – aux gémonies. Le rock a toujours été affaire de mauvais goût ou pour être plus précis d’outrances sonores, verbales, vestimentaires et enfin financières. On pense au glam, symbole des excès les plus scintillants ou encore au prog’ boursouflé, au hard stadium, tous ces genres qui firent la magie cokée des années 70.
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  • Rencard avec Aline

    par Adehoum Arbane le 26.02.2013 La nuit est tombée et avec elle le froid de l’hiver. Un seul bloc. Glacial. Piquant. Mon auxiliaire photographique – visage perdu dans son casque de flammèches brunes – et moi nous nous retrouvons à deux pas frigorifiés du Point Éphémère. L’édifice constitue une masse lourde, minérale et pourtant fondue dans l’obscurité. Tout juste l’œil perçoit-il quelques contours obliques et tranchants à la faveur d’un réverbère. Deux entrées théoriques s’offrent à nous et nous décidons alors de passer par la rue. Une main transie, recroquevillée, fait résonner la lourde porte de métal dont l’apparence effraie quelque peu. Elle donne l’impression d’ouvrir sur un claque, un gigantesque lieu de débauche pour clubbers affamés de nuit et d’extase. Bingo ? Non.
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  • Julien Pras, petit bonhomme de chemin

    par Adehoum Arbane le 19.02.2013 On connaît Kerouac, l’homme, l’écrivain, le mythe. Son obsession de la route qu’il sillonnera des années durant sous drogues et dont il tirera un manifeste littéraire, bref, son plus fameux roman. Ce n’est pas tant le voyage qui nous intéresse ici mais cette vision têtue, cette démarche ressassée, cette envie, ce besoin de parcourir les mêmes foutus kilomètres dans un sens comme dans l’autre et au hasard des villes, des circonstances, lier des amitiés profondes, indéfectibles. Finalement, l’auteur réussit à créer une intimité avec son matériau, un bout de bande fumante, granuleuse, dépliée à l’infini jusqu’à l’horizon. Il en va de même de Julien Pras et de la musique. Sa musique.
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  • Foxygen, faussaires, vrais airs

    par Adehoum Arbane le 05.02.2013 On peut être faussaire sans passer pour un fossoyeur. La formule semble aller comme un gant à Foxygen, duo de Los Angeles s’étant fixé comme mission de revitaliser le bon vieux rock’n’roll des familles. Celui précisément qui contribua à faire vibrer toute une génération chevelue. Nos parents, oncles ou tantes – ce sont eux – s’adonnèrent ainsi à l’amour libre dans ce joyeux foutoir de chairs et de chants que furent les années soixante. En 2013, on rigole moins, et pas seulement pour raison de crise et de débandade politique. Là où beaucoup de groupes nouvelle génération pêchent par facilité, Foxygen aligne les atouts, voire même – n’ayons pas peur du mot – les idées.
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  • Granville, après la pluie le beau chant

    par Adehoum Arbane le 29.01.2013 Et si la météo capricieuse, le soleil paresseux et les pluies diluviennes avaient une incidence sur la musique et plus particulièrement la pop ? Vous m’objecterez que la Californie, qui ne joue pas dans la catégorie « patelin perdu », a couvé dans sa chaleur ouatée nombre de formations influentes jusqu’à inventer la Sunshine Pop ! Fichtre. Mais la mère de la pop n’est pas l’Amérique mais bien l’Angleterre monotone, un brin conservatrice – en apparence seulement – balayée par les autans et fouettée par les ondées. On comprend pourquoi sa jeunesse préféra longtemps s’exiler dans ses intérieurs austères mais feutrés pour inventer tranquillement – entre deux tasses de thé – les pop songs qui allaient contribuer à sa gloire et faire sa fortune.
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  • The Kinks & Madness, pop de quartier

    par Adehoum Arbane le 22.01.2013 Comme le suggérait habilement Simon Reynolds dans Retromania, la nostalgie s’est emparée du rock. Mais de la façon la plus artificielle qui soit. En effet, la plupart des jeunes groupes ayant émergé ces dix dernières années se bornent aujourd’hui à réinterpréter le passé, à le « singer ». D’autres formations plus anciennes – et pas des moindres – ont tenté l’exercice mais de manière profondément incarnée, se penchant le temps d’un album sur la période ô combien innocente de leur enfance.
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  • Django Django au Trianon, live is life

    par Adehoum Arbane le 15.01.2013 Croyez-le ou non mais depuis que la critique rock constitue mon unique horizon, j’ai été amené à vivre – et ils sont trop rares – de grands, de très grands concerts. Découvrir Elvin Jones, Wayne Shorter ou encore Magma en « live » – et donc alive, vivant – modifie en profondeur votre perception de la musique qui trop souvent se limite au format du disque. La musique est ainsi un spectacle de plein air, même en vase clôt, un acte concret, spontané, une convulsion naturelle que les répétitions n’arrivent jamais vraiment à contrôler. Le passage éclair de Django Django au Trianon fut tout simplement la meilleure performance – et je pèse mes mots – à laquelle il m’ait été donnée d’assister.
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  • Best of 2012 de Shebam

    par Adehoum Arbane le 08.01.2013 Alors que dans les rédactions on s’empresse de boucler le classement des meilleurs albums rock de l’année 2012, il convient de ne pas céder à la panique, encore moins à la facilité. L’exercice est connu de tous, des rock critics – certes - mais également des fans. C’est un moment attendu qui vient clore l’année en beauté, au milieu des cascades de Champagne bon marché et des bêtisiers rabâchés. Cette année pourtant, j’ai cru bon de déroger à la règle que je m’étais édictée depuis toujours à savoir ne pas livrer un Best Of des 100 meilleurs disques mais préférer l’épure d’un « top » ramassé à 10 albums mûrement choisis, patiemment écoutés et enfin honnêtement chroniqués.
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  • Magic Trick, la chambre d'écoute

    par Adehoum Arbane le 25.12.2012 Rompant avec tous les codes de la pop contemporaine, Magic Trick – littéralement le tour de magie – et son grand architecte Tim Cohen proposent à l’auditeur un voyage inattendu. The Glad Birth Of Love a de quoi surprendre, pire, rebuter celles et ceux qui se sont accoutumés ces dernières années à la marchandisation de la musique via le support, forcément pauvre, du mp3. Les deux faces de l’album s’articulent autour de quatre morceaux variablement longs et dont la tessiture propre à chacun – un autre facteur de déperdition commerciale – achèvera de faire fuir les derniers. Reste quelques braves, vous. Contrairement aux apparences dont il convient de se méfier proverbialement, la complexité des titres n’occulte en rien une certaine lisibilité et il suffit d’une première écoute, simple mais attentive, pour se convaincre de la réussite de l’entreprise. San Franciscain d’origine, Tim Cohen a délaissé ses influences pop et la fée électricité pour explorer un acid folk des plus ambitieux.
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  • Aline, boys don't cry ?

    par Adehoum Arbane le 18.12.2012 Et j’ai crié Aline pour qu’ils reviennent. Et ils ont obtempéré. Anciennement Young Michelin, les quatre élégants garçons d’Aline s’apprêtent à publier leur tout premier album après un EP qui a frappé les esprits. Je Bois et puis Je Danse est en passe de devenir tout bonnement LE single de l’année 2012. Revenons à leur Lp, Regarde le ciel. C’est l’un des manifestes de cette nouvelle esthétique que le tout Paris appelle déjà « Variété Alternative ».
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  • Phantom Buffalo, small is beautiful

    par Adehoum Arbane le 11.12.2012 On connaissait David et Goliath, le petit poucet et l’ogre. Ces histoires partagent en définitive la même morale : le plus petit est souvent le plus malin. Et par voie de conséquence le plus fort. Il en va de même de Phantom Buffalo, outsider discret de la pop américaine. Qui avait remarqué ce quatuor du Maine – la région ne plaide pas vraiment en sa faveur – depuis sa formation au début des années 2000 ? Une discographie en pointillé dont Tadaloora demeure l’évidente figure de proue, un ascétisme médiatique érigé en système et, enfin, une page Wikipedia minimaliste. Le groupe aurait pu passer à côté de l’Histoire là où les Shins réussirent leur migration de l’indie vers la classic pop, tutoyant les cimes de la reconnaissance mondiale. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort.
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  • Foxygen, l'avenir des stones c'est eux

    par Adehoum Arbane le 04.12.2012 Suite au passage éclair des Rolling Stones au Trabendo, célébrant devant sept cents fans chanceux le Rock et, à travers lui, ses vieilles légendes, je pérorais sur le lien étroit entre passé et présent. Il ne s’agissait pas d’un concert habituel mais d’une séance de répétition publique, une sorte de pré-test censé lancer la tournée 2012. Avec la sortie d’un ultime effort, le fort bien nommé Grrr! - une plantureuse compilation -, certains crurent bon de persifler sur l’extrême longévité de l’une des plus grandes formations de rock de tous les temps.
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  • Dog Is Dead, Pop ? Parfaitement !

    par Adehoum Arbane le 27.11.2012 Si on prend le temps d'observer la pop de façon presque scientifique, il semblerait que celle-ci ait été conçue pour être parfaite. Son aptitude à séduire les masses en atteste, les marées humaines dans les stades en témoignent. Mais la perfection se mesure surtout à l'aulne du travail accompli. C'est en effet cet esprit tatillon, inventif, fertile, pointilleux qui aiguille maîtres et élèves depuis des décennies. En gros depuis les quatre de Liverpool. Un bon album de pop pourrait donc se résumer à cet adjectif, ce sésame : le mot « parfait ». Cette connaissance scolaire des règles et des codes de la pop antique semble avoir guidé les cinq garçons dans le vent de Dog Is Dead qui depuis deux ans affolent le petit cercle émotif de la critique rock. Depuis leur fabuleux single Young publié en 2010.
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  • Flotation Toy Warning, joy of a toy

    par Adehoum Arbane le 20.11.2012 Que sont-ils devenus ? Une adresse habituellement destinée aux one-hit wonders des 80s et autres formations improbables, éteintes depuis pour la dignité de tous. Oh je vous rassure, nous n’évoquerons pas là ces relents de naphtaline qui surnagent, intacts et corrosifs, à l’ouverture de la bonnetière de la grand-mère fraîchement décédée. Nous nous attarderons plutôt sur ces parfums délicieusement âcres qui tamisent nos greniers de particules en suspens mêlées à la lumière soupirante du jour. À l’intérieur, on trouve toujours une bonne vieille malle. Une malle aux trésors !
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  • Summer of Love’s almost gone ? (Part II)

    par Adehoum Arbane le 13.11.2012 À L.A. donc, la pop est reine. Brian Wilson des Beach Boys a ouvert la voie en livrant pour l’éternité le lumineux Pet Sounds et Smiley Smile, ébauche imparfaite de SMiLE. Plus pragmatiquement, trois formations incarnent le renouveau de la scène rock américaine. Les Byrds d’abord. Une institution pour un groupe qui a su conserver, au fil de sa discographie, une constance relativement rare dans l’histoire de la pop. Parmi les disques légendaires, l’année 67 voit la sortie de Younger Than Yesterday, classique entre les classiques et porte-drapeau d’un genre typiquement américain : le psychédélisme country.
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  • Summer of Love’s almost gone ? (Part I)

    par Adehoum Arbane le 06.11.2012 Trois petites années qui changèrent le cours de l’histoire. De 1965 à 1967, les Beatles, déjà incontournables, posent les canons de la pop pour les décennies à venir à travers trois opus majeurs : Rubber Soul, Revolver et Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band. La Grande-Bretagne est en ébullition. Ce saut dans l’inconnu, bien que déjà très codifié, va emporter nombre de jeunes formations. Sgt Pepper’s marquera les esprits au fer mauve au point de devenir une expression consacrée qualifiant la quête du graal pop : « Hé, les mecs, on va graver en studio notre Sgt Pepper’s à nous ! »
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  • Poptrait n°8, Zappa go back to life

    par Adehoum Arbane le 30.10.2012 Jimmy Carl Black, l’indien navajo des Mothers of Invention, m’attendait devant l’entrée du Westwood Memorial Park. Le ciel était lourd, d’un noir intense, compact. La nuit régnait sur le sommeil provisoire des hommes et celui, plus définitif, des morts. Nous entrâmes tous les deux serpentant silencieusement le long des stèles, sans troubler le silence aussi uniforme et droit qu’une mer d’huile. Les arbres dessinaient au-dessus de nos têtes des motifs inquiétants, presque gothiques. De temps à autre, un claquement d’ailes brisait l’épais masque des nues. Nous sursautions alors. Comme ces jouvencelles dodues échappées d’un mauvais films d’horreur. Nous errâmes un long moment qui nous parut une éternité, l’endroit n’était-il pas au fond propice à cette fulgurante impression. L’aventure, insolite, avait tous les ingrédients d’une intrigue d’Edgar Alan Poe. Mystère impénétrable et terreur sourde.
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  • Yes, océan limpide contre ruisseau aride

    par Adehoum Arbane le 23.10.2012 Fichtre. Diantre. Les pisse-froid de la rock critique s’émeuvent, tout snobs qu’ils sont, de la sortie prochaine du dernier Lp de Godspeed You! Black Emperor. Il fallait suivre la longue et molle colonne des panurges pop et se taper les quatre morceaux (?), instrumentaux laborieux constituant la tracklist, ce mot a-t-il encore un sens, du fort mal nommé Allelujah! Don’t bend! Ascend! dont le thème (??) aborde les dernières révolutions en date. Tête casquée afin de préserver mon entourage d’un tel viol sonique, je m’engage en terre inconnue, en terrain miné.
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  • Lescop, le grand télescopage

    par Adehoum Arbane le 16.10.2012 Habituellement la production française, pop, rock ou variété, n’est jamais rien d’autre que… Française. Confinée entre les quatre coins de l’hexagone. Exception culturelle oblige. Qui plus est quand elle choisit de s’exprimer dans sa langue natale et ce malgré des joliesses évidentes, une dimension poétique incarnée par la richesse de son vocable. Du coup, parfois, le plus souvent même, les artistes s’y emprisonnent malgré eux. Déconcertés, ils en oublient au passage l’exigence mélodique qui prévaut dans la pop. Puis vint Lescop.
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  • The Besnard Lakes Are The Roaring Night

    par Adehoum Arbane le 09.10.2012 À la faveur d’un dîner, un ami me demandait si une récente sortie avait provoqué en moi un choc émotionnel. Pas moins. En guise de réponse, j’allais chercher l’un de ces albums chéris, arrachés à la décennie 70, et dont l’évidence, la fraîcheur et la beauté frappent encore après tant d’années. Quand je me ravisais. Non. J’avais bien enfoui dans ma mémoire vive un groupe, un disque. Que nous réécoutâmes d’ailleurs ce soir-là. Un sourire d’extase coincé entre nos lèvres. The Besnard Lakes Are The Roaring Night.
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  • Poptrait n°7, scuse us while we kiss the sky

    par Adehoum Arbane le 02.10.2012 L'endroit est, comment dirais-je, lisse. Lisse et blanc. D'une pureté abyssale quoique rassurante. Comme dans une boîte, une boîte au périmètre immense et au plafond si haut qu’on ne peut l'atteindre, pas même du regard. Les murs laqués resplendissent comme des miroirs. À y regarder de près, on devine chaque silhouette, pâle figure fantomatique, dont les formes se troublent sitôt que l'on cligne des yeux. Je regarde autour de moi et, bizarrement, je m’attarde sur le moindre son. Inexistant. L'espace ne résonne pas, le bruit y est aboli, l'air mat et plein. Et pourtant, aucune sensation d’oppression, d'étouffement. Paysage fait de perpendiculaires et d’horizontales, vaste, lacté et silencieux. Décontraction en trois dimensions. Mon œil gauche glisse, suivi du droit et tous deux s'arrêtent sur une plaque semblable à celle d’une multinationale où l’on peut lire dans une typographie au raffinement sobre le mot « Paradis ». Une sonnerie d’ascenseur retentit, nette et mélodieuse. Deux portes s’ouvrent dans un ronronnement mécanique. Jimi Hendrix apparaît dans une élégante combinaison blanche comme échappé d’un film de science-fiction.
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  • Tame Impala, Lonerism

    par Adehoum Arbane le 25.09.2012 Cerveau de Tame Impala et copiste malin, Kevin Parker produit depuis deux ans une musique d’une écoute très agréable, à la fois foisonnante et accessible. Avec cette deuxième contribution notable, le groupe franchit un cap. Il opère un savant mix entre Cream, les Beatles et les synthés de Yes. Ainsi s’ébroue Lonerism. Chatoyant, chantourné, chamarré. Comme si les musiciens avaient habillé leur musique de kaftan, boa, gilet magnifiquement brodé, foulard et soierie duveteuse.
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  • Grizzly Bear, Shields

    par Adehoum Arbane le 18.09.2012 Dans cette période amorphe de normalité excessive, y compris dans la production musicale, il est heureux d'apprécier un grand groupe. Un très grand groupe. Grizzly Bear. Ne vous fiez pas à ce nom qui renvoie à un imaginaire post-moderne où la notion de folk, de folklore même, est trop souvent réduite à une barbe buissonneuse, une chemise de bucheron élimée ou l’un de ces animaux merveilleux peuplant les forêts sauvages du Canada ou de la Nouvelle Angleterre. Réduite pour ne pas dire brader. Le boboïsme a fait tant de ravages. Pour notre plus grand bonheur, Grizzly Bear n’est pas l’une de ces formations « folk » bien que la dimension acoustique fasse partie intégrante de son paysage musical.
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  • Des hauts débats, Part VIII

    par Adehoum Arbane le 11.09.2012 Dieu sait du haut de son paradis vaporeux à quel point les années 2000 furent celles de la rétromania*, et par la même, d’une pop music incapable de se réinventer si ce n’est en chipant des idées dans les décennies précédentes. Chaque semaine, chaque mois, chaque année depuis douze ans, c’est le même rituel insipide qui se répète : l’attente molle, parfois la curiosité mêlée de surprise devant un objet discographique apparemment non identifié et trop souvent, à l’arrivée, la douloureuse déception auditive, la frustration musicale. Dans ce monde où les technocrates calibrent jusqu’à la forme d’une simple pomme, le rock de notre enfance semble suivre le même destin, implacable, irrationnel ; injuste. Il arrive cependant, trop rarement à mon goût, de ressentir le sentiment contraire : l’emballement puis la soudaine exaltation qui suit l’écoute gourmande et attentive d’un album à nul autre pareil.
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