Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Foxygen, album#3 vicieux ou vicié ?

    par Adehoum Arbane le 08.12.2014 Si l’on en croit la Bible, le suicide relève du péché absolu. Pour les japonais, il s’inscrit dans une tradition mêlant honneur et courage. Quand un samouraï est battu à la guerre, il se fait seppuku. Quelles que soient les valeurs – militaires ou spirituelles – auxquelles l’individu se réfère, celles-ci ne dépassent jamais le périmètre de leurs attributions. Ainsi, il n’existe pas à proprement parler de concept équivalent à l’aune de la pop music. Le suicide, commercial par définition, se veut la résultante d’une mécanique complexe et huilée...
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  • Humble Avi

    par Adehoum Arbane le 01.12.2014 Une large ceinture de bitume, parcourue par un flot continu de voitures lancées à pleine vitesse, sépare de façon physique Paris des Lilas. Pas besoin de m’aventurer plus loin en terre inconnue, mon périple pédestre s’arrête tout net dans le confort standardisé d’un hôtel pour cadres en voyage d’affaires longeant le périphérique. D’ordinaire, je rencontre les artistes chez eux – enfin à leur label – ou parfois même, quand la confiance s’est installée, dans le calme vacarme d’un rade de quartier où quelques piliers refont le monde sur le tremplin légèrement humidifié du zinc duquel s’envolent les verres. 
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  • Thèse, antithèse, teaser selon Alister

    par Adehoum Arbane le 24.11.2014 Alister est connu pour être prolifique. Plusieurs cordes à son arc, comme dit l’expression. En parallèle de ses activités journalistiques passées à inventorier méthodiquement les héros de la pop culture française – lui y'en a vouloir Jean Yanne, Desproges, Prévost et tant d’autres dans sa revue Schnock –, l’homme de lettres donc, de sa plus belle plume envoie une missive du genre mélodique, offrant un après à ces deux avant-propos que furent les brillants Aucun mal ne vous sera fait et Double détente, parus respectivement en 2008 et 2011. 
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  • Morby in less time

    par Adehoum Arbane le 17.11.2014 La jolie leçon offerte par Still Life et son créateur, Kevin Morby,  tient en un mot : labeur. Non content d’avoir sorti en 2013 un premier album solo prometteur, imparfait certes mais exécuté avec sincérité, le singer-songwriter de Kansas City, installé maintenant à Brooklyn, récidive un an plus tard. Un an seulement. À contre courant de tous ses contemporains, englués dans les méandres décisionnels de l’industrie du disque quand ils ne sont pas tout simplement frappés par le virus de la procrastination. 
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  • Ariel Pink et la grande lessiveuse pop

    par Adehoum Arbane le 11.11.2014 Ariel Pink ou ce grand mashup conviant tour à tour dans sa parade rose le fantôme de Zappa et l’esprit des Mothers, Todd Rundgren, Henry The Horse, John Carpenter, Cure, Walt Avery et Tex Disney, Klaus Nomi, Bowie, Alice ‘Bob Ezrin’ Cooper, Gargamel, David Peel, Les Drifters, Monkees, Ohio Express et au passage toute la team Jeffrey Katz-Jerry Kassenetz… On est obligé de s’arrêter en chemin. La liste serait infinie. À dire vrai, il n’y a rien d’étonnant à cela.
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  • The Einstein Tremolos, à faire pleurer Albert

    par Adehoum Arbane le 03.11.2014 Nager à contre-courant ! Tout athlète sait à quel risque il s’expose : fatiguer, perdre pied puis sombrer. Quand la dernière marrée pousse sur la plage à peine foulée de la pop hexagonale une nouvelle génération d’artistes chantant en français, The Einstein Tremolos résiste au mouvement. Et sans jamais céder aux sirènes de la commodité. Jusqu’au-boutistes, ces musiciens livrent un premier chapitre hors des conventions du genre, court en apparence – seulement huit titres – mais dense dans son approche musicale. 
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  • Moodoïd, sauvé par le Gong

    par Adehoum Arbane le 27.10.2014 Précédé d’une réputation aussi flatteuse que méritée, Moodoïd – soit Pablo Padovani et ses quatre girls – livre enfin son premier opus. Et crée l’exploit. Dans un monde, celui du rock contemporain, dominé par les formats courts et les guitares ascétiques, Moodoïd ressuscite l’esprit gonflé à l’hélium du Gong des premiers âges. Et vous envoie direct dans l’espace tout en revoyant au Fish Rising de Steve Hillage. Le Monde Möö, c’est le nom de l’album, flashe donc autant vers les guitares bavardes que les claviers stellaires des années 72-76...
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  • Weezer a true star

    par Adehoum Arbane le 20.10.2014 Weezer produit la musique idéale à l’adresse des quadras qui, refusant de vieillir, retrouvent alors les frissons anciens de leurs vingt ans révolus. Ce syndrome bien connu de la crise de la quarantaine, Rivers Cuomo a dû lui même le vivre pour revenir ainsi attifé, en disque, avec ses refrains vengeurs et ses riffs criards. Back To The Shack le résume fort bien. Nonobstant cette attitude fuyante du regard en arrière, le leader toujours en verve de Weezer ressuscite à travers cette neuvième livraison le sacro-saint crédo du rock...
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  • Van Morrison, astral oui

    par Adehoum Arbane le 13.10.2014 Le débat ne peut pas se résumer à « Astral Weeks est-il le meilleur album de Van Morrison ? » Difficile de passer par pertes et profits des trésors comme Moondance – album d’une qualité constante –, Tupelo Honey, Saint Dominic’s Preview ou Veedon Fleece. Ces quelques exemples glanés dans les premiers âges d’une discographie féconde montre à quel point Van The Man ne fut pas homme à céder à la facilité même si une telle longévité peut laisser dans une carrière aussi respectable soit-elle quelques trous d’air artistiques. 
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  • Randy Newman, homme neuf

    par Adehoum Arbane le 07.10.2014 Se méfier des outsiders. Ils finissent toujours avec le temps, à force d’efforts et d’abnégation, par dépasser leurs brillants rivaux. Pendant que Mick Jagger tortille du cul dans les stades, que Dylan joue les penseurs de Rodin version songwriter, que Bowie n’est plus que l’ombre botoxée de lui-même, Randy Newman poursuit son grand petit bonhomme de chemin. Depuis maintenant quarante six ans. Sans se soucier des autres, sans courir après le star-system, en restant fidèle à ses fans. 
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  • Manipulator, Ty standard

    par Adehoum Arbane le 29.09.2014 On aime bien Ty Segall. Ce stakhanoviste du rock. Même s’il ne bouscule en rien l’ordonnancement de son grand œuvre – le mot est faible ! –, son appétit d’écriture et de réalisation force le respect. C’est que le bouillonnant rockeur californien a quasi réussi – pour la blague – à créer son propre modèle économique et artistique. Manipulator porte ainsi bien son nom. Segall nous manipule et on en redemande. Et il nous en redonne. Son mode de création court-termiste lui permet de livrer à chaud des disques bourrés de chansons. 
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  • Avi Buffalo, deuxième effort et réconfort

    par Adehoum Arbane le 22.09.2014 Loin des poses affectées et des refrains taiseux, le rock sincère existe encore. Généreux, il se donne comme le font parfois les adolescents lorsqu’ils plongent, corps et âme, dans leurs premiers émois pubescents. At Best Cuckold, deuxième effort de Avi Buffalo, confirme ce que le single – le lumineux So What – esquissait déjà. Une musique aussi tendre qu’échevelée, à la fois bravache et profonde qui n’est pas sans rappeler les instantanés crus – figés ou filmés – signés Larry Clark ou les plans sourds de Gus Van Sant criant pourtant leur vérité, comme dans Paranoid Park. 
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  • Marie Flore, my baby just wrote you a letter

    par Adehoum Arbane le 15.09.2014

    Chère Marie Flore, lorsque mon papa a posé ton album pour la première fois sur la platine, je dois bien te l’avouer, j’ai lâché un "Ouah" de jubilation. Car malgré les deux ou trois borborygmes constituant la base de mon vocabulaire de petite fille de dix neuf mois, je suis quand même capable d’aligner des concepts assez poussés. Ainsi, je peux le dire aujourd’hui, By The Dozen est sans doute, à l’heure où nous parlons, le dernier vrai album de rock’n’roll. 


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  • Alister, Schnock & rock en stock #1

    par Adehoum Arbane le 08.09.2014 « C’est au sujet d’Alister. Aussi dois-je soigner mes mots, mettre ma prose sous surveillance » pensai-je alors que je quittais l’antre de l’artiste-magnat de la presse-et grand ordonnateur de la pensée Schnock. L’air confiné du métro était aussi moite qu’à l’extérieur, tout juste était-il strié par les clignotements diffus de la lumière artificielle. Pendant cette heure de transport, bringuebalé mollement par le chauffeur de la ligne 10, je me repassais le film de cette entrevue longue comme un David Lean, riche comme un tir de répliques entre Blier et Ventura. 
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  • Alister, Schnock & rock en stock #2

    par Adehoum Arbane le 08.09.2014 Suite de l'interview-fleuve et Schnock d'Alister où il sera question des non influences majeures, des pépites exhumées des entrailles de l'Internet et bien plus encore... Si d'aventure vous avez l'audace d'aller jusqu'au bout. Et surtout de cliquer juste en dessous, là, sur "Lire". 
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  • Paranoid, hard bop

    par Adehoum Arbane le 26.08.2014 Bloody hell, les démons n’en reviennent pas. De même que les fans. L’Angleterre qui a réussi à inventer les Beatles, le prog’ – et à l’imposer au monde entier – au grand dame de l’Amérique, cette si perfide Albion a livré à l’humanité un heavy rock ciselé, puissant, aussi noir qu’un paysage industriel du nord-ouest, un hard devenu ainsi légendaire par l’entremise de trois groupes dont il convient de saluer les audaces : Led Zep pour les intimes, Deep Purple mark II pour les connaisseurs et les petits derniers – qui furent au passage presque les premiers – Black Sabbath.
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  • Heart, le cœur des femmes

    par Adehoum Arbane le 19.08.2014 Combien de féministes hystériques nous les ont brisées menues en voulant imposer aux forceps ces balivernes sémantico-technocratiques que sont la parité à tous les étages et l’égalité dans la dissolution des genres. L’objet du scandale : le rock serait affaire d’hommes, le riff ne serait que la mâle expression d’une supériorité patriarcale ou maritale (c’est selon) ? Mesdames les frangines, autant vous le dire tout net, vous faites fausse route ! Nombreux sont les exemples de femmes ayant investi le monde certes cloisonné de la pop culture. 
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  • Les Pretty Things, l'étoffe des grands

    par Adehoum Arbane le 11.08.2014 Ils auront été des Rolling Stones de seconde catégorie durant les sixties et des sous Beatles à l’orée des seventies. Contre vents et marrées – ceux de la confidentialité –, ce gang de petites frappes connut un succès relatif avec une série de hits énervés dès 1965, dont le séminal Midnight To Six Men, pour se muer au fil des années en groupe pop magistral. Réussissant malgré tout à livrer pendant ces décennies fécondes deux chefs-d’œuvre ultimes, SF Sorrows en décembre 1968 et Parachute en juin 1970. 
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  • Justin, Award du meilleur album solo

    par Adehoum Arbane le 04.08.2014 Contrairement à ses camarades en solo, Justin Hayward n’a pas souhaité faire dans cette première tentative sous son propre nom du Moody Blues pur sucre. Bien que traversé de quelques échappées à l’étrangeté savamment distillée – le final de Nostradamus aux inflexions prog évidentes –, Justin avec Songwriter a pris son propre titre au mot. Pour livrer ainsi dix vraies chansons au cordeau, pop songs aussi attachantes que la personnalité de leur auteur. Certes, on pourra ressentir dans cet opus très réussi une impression de kitsch peut-être assumé. 
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  • ELO & 10cc, glam de fond

    par Adehoum Arbane le 28.07.2014 La disco, cette infamie ! La disco fut à la musique ce que le bling-bling fut à la classe politico-médiatique. Comme si l’on avait réuni Julien Dray et DSK sous le regard bienveillant de Berlusconi. La disco, maladie des seventies. Mais derrière le fard, se trouve pourtant le faste. Derrière les paillettes, l’étincelle. De génie il va de soi. Tout commença avec le glam, verrue en carat surgi du visage du rock à l’aube de l’année 72 où Ziggie était encore l’incarnation d’un certain rêve pop. 
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  • Phil Manzanera, listened just now

    par Adehoum Arbane le 21.07.2014 On s’était dit ça. Qu’on avait tout vu, tout entendu. Que l’on savait tout de ces foutues seventies, que les chefs-d’œuvre, les trésors nous les avions déjà, méthodiquement rangés dans nos bibliothèques en tranches classées par genres, années ou tout simplement par couleurs avec, de là où nous les observons, cette si subtile – et identifiable – fragrance de carton manufacturé. Les charmes du vinyle ! Et à chaque fois, la même erreur. Le piège tendu par toute une décennie marquée du sceau d’un mot. Un seul. PROLIFIQUE. 
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  • So What, the fucking song

    par Adehoum Arbane le 15.07.2014 Et si Avi Buffalo donnait, un temps, raison à l’effroyable logique de l’IPod : ne conserver dans nos playlists interchangeables qu’une chanson, une seule ? Telle est la vocation temporaire de So What, premier extrait de leur futur et très attendu deuxième album, At Best Cuckold. Pas tant parce qu’il s’agit de l’unique chanson à se mettre sous l’écouteur, donc un choix par défaut. Bien que pour le moment solitaire, So What est une invitation à épier la sortie du Lp. 
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  • Desse espoir dans la nuit noire

    par Adehoum Arbane le 07.07.2014 C’est un fait, le rock français a longtemps sonné propret, gentillet. Cette réalité, comme l’avait chantée Téléphone dans Un autre monde, est aujourd’hui quelque peu bousculée par une nouvelle génération de musiciens frondeurs. Melmoth parlait en son temps des rockeurs – prononcez rockeurses – au blouson de cuir. Qualificatif qui colle perfecto à Marc Desse, sorte de Patrick Dewaere pop en mode urbain. De l’aveu du jeune homme, ce premier album a été écrit et enregistré à une période mallarméenne de son existence. 
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  • The GOASTT, psyché d’Œdipe

    par Adehoum Arbane le 30.06.2014 Enfin un fils de qui ferait presque oublier le père. Sean Lennon s’était lancé dans la carrière sans brio réel, sans originalité aucune. Il n’avait pas encore brillé comme l’avait fait John en son temps au sein des Beatles puis en solo. Projet bizarroïde mené tambour battant avec sa femme – Charlotte Kemp Muhl –, The Ghost Of A Saber Tooth Tiger atteint une forme d’apogée. Oh, il ne s’agit pas d’évoquer Midnight Sun, étonnant sophomore, comme un chef-d’œuvre impérissable. Mais la chose sonne suffisamment déjantée pour qu’on s’y attarde un moment. 
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  • Israel Nash et pas un autre ?

    par Adehoum Arbane le 24.06.2014 On a beau chercher les superlatifs, le plus beau compliment que puisse recevoir un album n’est-il pas de donner envie d’en écouter un autre ? Oui, Rain Plans de Israel Nash donne envie de réécouter No Other de Gene Clark. Car il emprunte d’une certaine manière la même voie. Il ne s’agit pas de faire passer le premier pour un copiste. Disons que l’Americana, puisque c’est de cette musique dont il est question ici, se plait à répondre à un autre mot, la tradition. 
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