Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Alice Cooper, hell et lui

    par Adehoum Arbane le 12.04.2016 Les apparences sont trompeuses et, par prudence, il ne faut jamais s’y fier. Pour le commun des mortels adepte du métal le plus sommaire, Alice Cooper c’est l’homme à la peau parcheminée, regard fardé-zébré et commissures d’où s’écoule un sang noir, un corps de pantin tout en perfecto clouté et pantalon de cuir, parfois accompagné d’un python, voire plus inquiétant d’une hache. Âme damnée souvent annonciatrice d’un tonnerre de décibels. Pour quelques-uns, les 30% les plus érudits, Alice alias Vincent Furnier est surtout cette ancienne gloire des sixties-seventies
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  • Breakfast in Australia

    par Adehoum Arbane le 04.04.2016

    Disons-le sans ergoter. Currents est à Tame Impala ce que Breakfast In America fut à Supertramp. Maintenant que le débat est posé, il serait sage de dissiper tout malentendu. Il ne s’agit pas de prétendre que les albums sonnent de la même manière, qu’ils empruntent la même autoroute inspirationnelle, non. Au-delà même des années qui les séparent, de leurs styles respectifs, c’est dans leur démarche intrinsèque et, plus largement, dans le parcours des groupes, que la comparaison s’avère pertinente. 


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  • Premiata Forneria Marconi, classique latin

    par Adehoum Arbane le 28.03.2016 D’une certaine manière, la musique classique était la pop des temps anciens. Les compositeurs incarnaient l’avant-garde et jouissaient en même temps d’une grande renommée. Ils voyageaient de pays en royaumes pour jouer leurs œuvres devant les grandes cours d’Europe. Ils s’appelaient Bach, Mozart, Wagner, Chopin, Berlioz, Ravel, Purcell, Vivaldi, Rossini, Puccini. À cette époque donc, quatre nations dominaient : l’Allemagne et la France, dans une moindre mesure l’Angleterre et bien sûr l’Italie. L’Italie, pays dont la puissance patrimoniale fit écho jusque dans la musique mais en cultivant certains particularismes, un romantisme échevelé
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  • Cressida, folle élégance

    par Adehoum Arbane le 21.03.2016 Et si derrière les stéréotypes culturels, jaillissait – haut et fier – le soleil de la vérité ? Ainsi l’élégance reste la marque indélébile des britanniques. Preuve en est le deuxième album de Cressida – Asylum –, paru en 1971 sur le mythique label Vertigo. Car derrière cette pochette Syd Barrettienne se cache un disque exquis, mêlant avec une grâce infinie – savamment dosée – jazz, pop et envolées progressives mesurées. Disons-le d’abord pour en être débarrassé – la comparaison n’est pas honteuse, voire plutôt flatteuse –, Cressida pourrait largement s’inscrire dans la scène de Canterbury, lui manque peut-être cet orgue fuzz pour y prétendre. 
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  • LaMontagne sacré

    par Adehoum Arbane le 14.03.2016 Surgi de la nuit des temps, l’ouroboros nous revient aujourd’hui. Allégorie présente dans de nombreuses civilisations perdues depuis – mais ô combien fascinantes –, le serpent qui se mort la queue symbolise la continuité, l’autofécondation et l’éternel retour. Un animal si puissant, si protecteur – dans la culture nordique – qu’il finit par s’enfermer dans un perpétuel recommencement. Étonnant paradoxe qu’a retenu Ray LaMontagne pour son sixième album – son meilleur ? La question semble plus que légitime tant le singer-songwriter est parvenu à se réinventer en évitant le grand écart stylistique. 
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  • King Crimson, Red dingue

    par Adehoum Arbane le 07.03.2016 On dit souvent – ce n’est pas faux – que Low posa les bases de la new wave ; de la froideur et de la mélancolie dans la pop. Pourtant trois ans avant, un groupe devant livrer son chant du cygne jeta avec impudeur l’une de ses œuvres les plus crues, et en même temps la plus aboutie. Fondatrice. Ce groupe, c’est King Crimson. Cet album, c’est Red. Disque au nom trompeur – quoique – car tout ici suinte la noirceur d’une âme torturée, que son physique de professeur de mathématique ne laissait pas présager ; nous parlons du guitariste Robert Fripp.
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  • Rock’n’roll suicide

    par Adehoum Arbane le 29.02.2016 Comme pour la vie, la mort est intimement liée à l’histoire du rock. Ce fut d’abord les morts subites, précoces, forcément injustes. Buddy Holly, Otis Redding. Puis le fameux club des 27 inauguré par Brian Jones, suivi du trio infernal Hendrix, Joplin, Morrison. Mais là, les choses sont différentes. Ce nouveau cycle funèbre a commencé le 4 décembre 1993 avec le décès de Zappa, pour se poursuivre le 9 aout 95 avec celui de Jerry Garcia. Mais cela n’était qu’un prologue. Les années 2000 marquent la confrontation entre deux visions de la mort, deux slogans. 
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  • Argus, grosse cotte

    par Adehoum Arbane le 22.02.2016 La six cordes, une affaire d’hommes. De préférence virils, triturant les riffs comme on soulève les montagnes. En cette fin de seventies, alors que certains explorent le versant caché de leur féminité, la majorité s’adonne à un rock dur, tout à la fois heavy, mental, metal, hurlant. Sauf peut-être Wishbone Ash. Qu’ils soient anglais ne tient aucunement au hasard, tant leur musique se veut de la dentelle, assemblée pourtant à la pointe du médiator. Wishbone Ash n’appartient pas à la première division des groupes et artistes essentiels, cette poignée qui à elle seule a révolutionné le rock. 
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  • Fat White Family, other fuckers

    par Adehoum Arbane le 15.02.2016 Et si le nihilisme était la meilleure preuve qu’un album de rock est bien ce qu’il prétend être : rock ? Après leur très remarqué premier essai, le si coquettement nommé Champagne Holocaust, la Fat White Family récidive avec une deuxième tentative. Rien que l’impossibilité de nommer la chose en dit long sur l’étrangeté de ce Songs For Our Mothers. Difficile aussi à situer sur une cartographie musicale, quelle qu’elle soit. Sont-ils américains comme le laisserait présager la dureté, l’aridité, voire la dégueulasserie de la musique, ou plutôt anglais comme le raconte leur biographie, détail qui s’avère pourtant exact. 
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  • Jim, Croce du droit

    par Adehoum Arbane le 08.02.2016 Dilemme absurde comme il en existe tant, les quelques disques qu’on aurait le droit d’emporter – on se demande bien qui décida de cette règle – sur une île déserte. Ou pire, ceux qui finiront à coup sûr dans les classements du type, les 50 meilleurs albums de tous les temps, ever. Ces œuvres ont en commun d’appartenir à la première division du rock, soit les incontournables, et que l’on ne fera pas l’offense de citer. Certes, il existe loin derrière les œuvres mineures, voire dispensables et au milieu, coule la rivière de ces petits chef-d’œuvre oubliés...
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  • Martin Circus, les marrants de l’an II

    par Adehoum Arbane le 01.02.2016 En 1971, lorsque Martin Circus publie son deuxième effort – et quel effort ! –, baptisé sobrement Acte II, le groupe progresse sans changer de cap. C’est là sa grande force. Loin des Ange, Mona Lisa, Atoll qui s’évertuent à jouer les copistes d’un prog, anglais à l’écrasante majorité, Martin Circus approfondit la musique initiée sur En direct du Rock’n’roll Circus. Soit un rock efficace mais sans cesse imaginatif. Surtout, jamais il ne cède aux sirènes de la mode, des codes soufflés en catimini par les grandes formations comme Genesis ou Yes. 
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  • Chansons adultes d'un Benjamin de la pop

    par Adehoum Arbane le 25.01.2016 J’avoue avoir été touché par Night Music, Love Songs de Benjamin Schoos. Littéralement terrassé. Malgré ses lenteurs, à l’évidence assumées. Malgré son petit côté Rock Bottom des temps modernes. Cet album porte bien son nom qui s’épanouit le soir, quand le monde est couché, quand, casque sur les oreilles, on accepte de errer entre demi-sommeil et rêve éveillé, hébété. Mais il ne faudrait pas rester en surface, dixit Le Grand Paquebot Va Sombrer. La surface des choses, l’écume des nuits donc, ce serait d’affirmer que ce disque est celui des retours d’after. 
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  • Martin Circus, acte fondateur

    par Adehoum Arbane le 18.01.2016 On réduit un peu trop vite Martin Circus au rock à nez rouge. Une réalité bien française en général – certes – mais qui cependant se limite à la période mainstream du groupe dont le point d’orgue demeure l’épouvantable pastiche de Barbara Ann, Marylène. À leurs débuts les Martin n’étaient pas des – Les – Charlots. Pas encore. Ils représentaient même l’un des premiers et plus beaux fleurons du rock hexagonal, tenté par l’aventure underground et dont les références – Soft Machine et surtout Zappa – définiraient les contours d’un style en vérité audacieux. 
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  • Allen Toussaint, l’ouverture

    par Adehoum Arbane le 11.01.2016 Malgré les courants qui structurèrent les sixties – d’une nation à l’autre –, jamais celles-ci ne furent dominées par l’esprit de chapelle. Ainsi pouvait-on, à l’époque, passer sans difficulté de Led Zeppelin à Marvin Gaye. Un singer-songwriter incarna de façon exemplaire cette tendance à la transversalité : Allen Toussaint. Un disque résume à merveille cette philosophie : Southern Nights. Considéré depuis comme sa meilleure contribution, il ne faudrait cependant pas s’arrêter au seul critère du jugement, fut-il communément partagé, mais plutôt explorer l’œuvre en question afin d’en saisir l’importance. 
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  • À deux c’est mieux

    par Adehoum Arbane le 04.01.2016 Le top. Anglicisme désignant dans le langage montagnard le sommet, le faîte mais qui, pour le commun des mortels, signifie également le meilleur du meilleur, ce qui est au-dessus de tout. En prenant cette définition à la lettre et en l’appliquant à la production musicale de l’année qui vient de s’écouler, soit 2015, on affirmera non sans fierté que le top 10 des albums pop internationaux réunit Tame Impala avec Currents, Tame Impala avec Currents, Tame Impala avec Currents, Tame Impala avec Currents...
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  • Souriez, Brian a concrétisé

    par Adehoum Arbane le 21.12.2015 Avec la récente sortie de Love & Mercy, l’occasion nous est donnée de reparler de SMiLE, le projet contrarié du génie des Beach Boys, Brian Wilson. Inutile de nous appesantir sur son histoire, la lutte amicale – sans coup férir ? – entre les Garçons de la Plage et les Scarabées qui débuta le 3 décembre 1965 avec Rubber Soul qui, dans une réaction en chaîne, engendra Pet Sounds dont la riposte anglaise fut Revolver que Brian Wilson vécut autant comme une claque qu’un défi et qui devait fatalement l’amener dans l’impasse SMiLE. 
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  • Help Yourself, yankee es-tu ?

    par Adehoum Arbane le 14.12.2015 Il y a dans l’histoire du rock un épiphénomène – peu relevé par définition – appelé l’identification qui appartient en vérité au registre le la psychanalyse. De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un groupe essayant de sonner comme s’il était originaire d’un autre pays. Un exemple typique et pour le coup connu de tous, America. Ces clones sympathiques de CSN&Y ont toujours été fascinés par la pop anglaise, tant et si bien qu’ils choisirent George Martin comme producteur unique – accompagné du fidèle Geoff Emerick – à partir de Holiday, leur quatrième album paru en 1974. 
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  • King Crimson, îlot trésor

    par Adehoum Arbane le 07.12.2015 La dimension sacrificielle dans la musique pop prend des formes différentes. Des artistes maudits sombrant dans la dépression, voire trouvant la mort, à ceux embrassant la folie, incapables de déléguer à d’autres ce qu’ils préfèrent diriger d’une main de fer. Chez Robert Fripp, créateur et lead guitarist de King Crimson, cette dernière explore un nouveau biais, fondamentalement nihiliste ; ne respecter aucun code établi. Petite liste pour s’en convaincre : changement de line-up à chaque album – y compris de chanteur –, obsession pour "l’œuvre" au détriment du single...
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  • King Gizzard, c'est pas du pipeau

    par Adehoum Arbane le 30.11.2015 Pour enrayer l’inéluctable déclin du temps présent, pour cataplasmer le pessimisme ambiant, sortons patchouli et autres vieilleries hippies ! On pourrait croire à une boutade et pourtant. Surgi tout droit des antipodes, le collectif melbournien King Gizzard & The Lizard Wizard a osé l’inimaginable : proposer pour ses nouvelles chansons tout un catalogue d’instruments antiques, sitar, flûte, tablas, clarinette et l’imagerie psyché qui va avec, comme en témoigne le morceau titre, Paper Mâché Dream Balloon. 
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  • Jasper Wrath, adjoint de Tull

    par Adehoum Arbane le 23.11.2015 Dans la guerre ouverte – mais pacifique – à laquelle se livrèrent l’Angleterre et l’Amérique dans le domaine de la pop, Albion eut toujours, il faut bien le dire, un coup d’avance. Cela commença avec les Beatles en 65 qui amorcèrent le virage psyché avec une créativité certaine. Puis ce fut le tour de King Crimson qui, dès 69, ouvrit une nouvelle brèche, celle du prog rock, avec un premier opus déjà inclassable, à la fois terrifiant et phénoménal, In The Court Of The Crimson King.
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  • Night Moves, Flash-Burns

    par Adehoum Arbane le 17.11.2015 On se souvient de la célèbre sentence de Nietzsche, « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », en ouverture du Conan de John Milius. Manière de dire que les plus persévérants seront à la fin gagnants. H-Burns semble être de cette trempe-là. Seize ans maintenant qu’il sillonne les autoroutes, pourtant balisées, de l’Americana en vieux routier fidèle, de disques en premières parties, de concerts en tête d’affiche jusqu’en studios, pour y graver quelque projet plus ambitieux. Nous y voilà. Night Moves.
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  • Courtney, acide Barnett

    par Adehoum Arbane le 09.11.2015 La pop au féminin relève du concept en soi, le plus souvent défini par des mélodies trop suaves pour être honnêtes et une certaine manière de chanter en feulements et autres ouh ouh yeah crispants. Tout le contraire de Courtney Barnett, rockeuse australienne qui a sorti en début d’année son très remarqué premier album – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit – sur lequel elle prend des allures de Lou Reed ronchon, pourtant habile dans l’art de trousser des histoires ornementées de riffs sales et tranchants. 
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  • No one is Les Innocents ?

    par Adehoum Arbane le 02.11.2015 On dit souvent que seule la chanson prime. Par chanson il faut entendre le canevas de notes, d’harmonies et de mots qui forment ce que l’on appelle doctement une partition. Souvent, il suffit d’écouter une démo pour se rendre compte de son potentiel, son pouvoir d’attraction. La production n’est, à ce stade-là, qu’un vernis apporté – ultime étape – à l’œuvre en question. Le fond surpassant donc la forme. Certes, cette réalité demeure, mais il ne faudrait pas réduire une chanson à son être intime, son squelette primal. Ainsi, combien de titres gâchés par une production malhabile.
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  • Israel Nash, cosmos factory

    par Adehoum Arbane le 26.10.2015 Gram Parsons en avait rêvé, Israel Nash l’a fait. Une musique aux racines country, ponctuée d’envolées spatiales. Un psychédélisme positif en somme, débarrassé de toute allusion aux drogues. Une musique d’une pureté confondante, à la fois fragile et violente. Comme un torrent jaillissant de la montagne séculaire. Silver Season serait une sorte d’American Beauty planant, un Everybody Know This Is Nowhere cosmique. Un Meddle américain ? Dit comme ça, la chose est plaisante mais forcément réductrice. Quand l’Angleterre tente de retrouver la pop à guitare qui était son crédo...
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  • Useless Minds, l’esprit du rock était là

    par Adehoum Arbane le 20.10.2015 Ce soir, La Boule Noire a des airs de Cavern liverpuldienne. La foule qui est venue encourager Useless Minds – jeune formation de l’est Parisien –, lors de cette 17ème saison du Fallenfest, se compose d’un bataillon de fans, garçons, filles, toute une jeunesse prête à en découdre. Alors que les groupes se passent le relais, branchant leurs instruments, la pression monte d’un cran. Jusqu’à littéralement exploser lorsque débute le set. L’assistance s’enflamme. Et pour cause. Malgré quelques scories dues à l’inexpérience relative du groupe, les chansons sont là, les refrains aussi. 
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