Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Il Balletto di Bronzo, latin killer

    par Adehoum Arbane le 03.04.2018 Au mitant de sa vie, il est parfois logique de rechercher la transgression. Celle-ci peut prendre plusieurs formes, mais dans l’immense majorité des cas le besoin de tout remettre en question passe par un psychotrope. Plus que toute autre substance, le LSD incarne bien la mère de toutes les drogues. Mais attention, il convient d’observer quelques recommandations salvatrices, avant de débuter l’aventure. Ainsi, le novice devra être absolument accompagné dans son trip, ses guides auront pour responsabilité de créer les conditions idéales qui lui permettront de « monter »...
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  • Jefferson Airplane, rêve d’Amérique

    par Adehoum Arbane le 26.03.2018 Le régionalisme, si souvent étriqué, semble mieux convenir aux vastes géographies. D’autant qu’en France, il se résume souvent au camembert de Normandie et aux rillettes du Mans. Appliquée aux États-Unis d’Amérique, l’idée pourrait paraître moins ravageuse. Par un effet de distorsion, de grandeur extrême, le pays et ses millions de citoyens n’ont aucun mal à se réclamer d’un état, d’une ville. S’agissant du rock, la chose fut bien différente, obérant parfois malgré eux leur plan de carrière. Surtout à San Francisco, capitale du psychédélisme, de la défonce et du grand n’importe quoi. 
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  • Fairport Convention & disruption

    par Adehoum Arbane le 20.03.2018 Tout comme le blues, la folk prend sa source dans les musiques traditionnelles de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième et à ce titre, formations et interprètes se sont longtemps bornés à rejouer les classiques, soit des chansons transmises de génération en génération. Dylan fut l’un des premiers folkeux modernes à écrire, allant en cette année 1965 jusqu’à parer ses compositions des atours de l’électricité. Parmi tous les exemples qui suivirent, un groupe se détache qui, lui aussi, décida un jour de se forger son propre répertoire. Il s’agit de Fairport Convention. 
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  • Drame, acte 2

    par Adehoum Arbane le 13.03.2018 La musique instrumentale est par définition inclassable. Elle s’étend du classique – appellation réductrice – au jazz, du rock (dont les jams cosmiques !) à la techno, et joue même des coudes pour se frayer un passage vers les œuvres expérimentales. Difficile à cerner, elle n’en demeure pas moins exigeante. Hors format, elle ne se laisse pas si promptement apprivoisée. Car il faut bien arriver à remplacer idées et mots par des sons, des notes, plus globalement caractères et tonalités afin d’exprimer telle ou telle émotion. Parfois, souvent, la musique instrumentale choisit un chemin de traverse, en dehors de toute recherche de signification. 
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  • MGMT, âge sombre ?

    par Adehoum Arbane le 06.03.2018 Wolfgang Amadeus Mozart composa La flûte enchantée en 1791, puis mourut la même année. Il avait 35 ans. Aujourd’hui, nous gardons de lui – et pour l’éternité – l’image du film de Milos Forman, soit un jeune homme fantasque au rire tintinnabulant. Il se trouve que Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser ont composé leur quatrième album, Little Dark Age, au même âge (on leur souhaite toutefois une plus longue existence !). Ainsi et depuis leurs fracassants débuts, ils réécrivent, au fil des albums, leur œuvre de jeunesse. Tels des Mozart de l’ère pop. C’est peu dire que leur musique recèle cette part enfantine...
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  • Alan Stivell, celte symbole

    par Adehoum Arbane le 27.02.2018 Je hais les bretons et leur agaçante manie – réflexe imbécile, donc répandu – consistant à sortir l'étendard de leur région dans tous les festivals du pays alors, ALORS qu'ils ont raté l'unique et légitime occasion de le faire. C’était le 28 février 1972, à l’Olympia. La star des harpistes y enregistre ce qui deviendra son troisième – et meilleur ? – album devant un public chauffé à blanc, cependant respectueux d’une musique traditionnelle ancrée dans la modernité. Alan Stivell s’en était déjà expliqué qui a depuis toujours intégré à son orchestre celtique des instruments plus rock, dont la fabuleuse guitare électrique de Dan Ar Braz...
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  • The Limiñanas, homme et femme de l’ombre ?

    par Adehoum Arbane le 20.02.2018 Johnny vient de laisser sa peau au vestiaire du provisoire pour rejoindre l’éternité. Pour les quelques rockeurs restants, c’est cependant un souffle précaire qui les maintient en vie. Et si comme après l’apocalypse, les Limiñanas étaient les derniers ? Des Mad Max des temps nouveaux, guerrière et guerrier. Ouverture et Le premier jour, comme le symbole de cette destruction créatrice. Leur musique sur cet album se déroule telle l’autoroute sans fin d’un rock extatique, avec paroles, mais sans réelle désir de l’inscrire dans les espaces codés du songwriting. D’où cette permanence...
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  • Magma, concert au Triton 27/01/28

    par Adehoum Arbane le 12.02.2018 L’un ne va pas sans l’autre. Ainsi, la découverte de la musique de Magma est-elle indissociable de l’expérience live. À rebours de tous les groupes – et c’est peut dire que la formation française fut à l’antipode de la pop de son époque, les seventies –, les concerts de Magma priment sur tout, même s’ils ramènent souvent, toujours à l’œuvre gravée. Rassurons-nous, le phénomène inverse existe aussi pour les anciennes générations. Mais revenons au propos initial. Pourquoi parler d’expérience ? Pour les novices – car c’est d’eux dont il s’agit en vrai – qui acceptent d’entrer...
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  • Electric Music at the Gate of Dawn

    par Adehoum Arbane le 06.02.2018 Au fond tout comme la techno, le psychédélisme reste une musique fondamentalement liée à la drogue, le LSD en l’occurrence. Voilà pourquoi le revivalisme sonne faux, son psychédélisme à lui s’apparente à une expérience bio, c’est-à-dire sans la chimie qui va avec. Qui dit chimie dit alchimie. Cette remarque semble s’appliquer de même à la production made in sixties. En effet, dès 1967 le rock psyché se transforme en mode. Tout le monde y va de sa lysergie sur disque, perdant au passage le message originel. Cependant il en est qui sauront tirer du cerveau...
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  • Tractor, that’s hard folks

    par Adehoum Arbane le 30.01.2018 Il existe cette idée reçue – et assez tenace – au sujet des seventies selon laquelle il ne se serait rien passé avant le punk. Diabolisation aussi injuste qu’excessive. Car ayons un tant soit peu de mémoire. Année 1970, au lendemain du split des Flying Burrito Brothers, Gram Parsons rêve d’un country rock cosmique, entre tradition et modernité. À force de patience, de travail et d’inspiration, il finit par le toucher. De l’autre côté de l’Atlantique, Led Zeppelin "invente" dans le brouet des studios un mariage entre la douceur de la folk et la virilité du hard. Nous sommes en 1971, et un titre comme Stairway To Heaven porte haut ces nouvelles...
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  • Incredible String Band, mages et images

    par Adehoum Arbane le 23.01.2018 Le pouvoir de l’évocation ! À l’heure du marketing digital, la remarque pourrait paraître incongrue. Voire tomber à côté. Nous avons déjà oublié – et c’est somme toute normal – qu’il y eut une époque autre, avant l’avènement des chaînes de vidéos en ligne, des réseaux sociaux, des téléphones aussi intelligents qu’intrusifs, dont l’effronterie consiste à capter pour l’éternité un moment, une situation – voire le dérapage de trop. Avant cela donc, les artistes pop n’avaient pour seul média que les pochettes de leurs albums, et pour les mieux nantis – des pop star ayant passé le barrage de la confidentialité avec succès...
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  • Manassas, USA Stills alive

    par Adehoum Arbane le 16.01.2018 Il n’y a pas que dans les livres d’Histoire que l’on raconte celle de l’Amérique. On la retrouve par touches parcimonieuses dans les poèmes de Walt Whitman – les fameuses Leaves of Grass s’achevant brillamment sur le formidable O Captain, my Captain – ou dans les toiles de Hopper. Et aussi dans le troisième album de Stephen Stills, sobrement intitulé Manassas. L’entreprise s’avère ambitieuse, comme si l’ancien de Buffalo Springfield et de CS&N (complété de Young) avait voulu délivrer son Ulysse à lui. Certes, on ne la retrouve pas de manière littérale. Celle-ci s’y exprime en sous-titre, au travers d’indices...
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  • Rétrospective ?

    par Adehoum Arbane le 09.01.2018 Au "c’était mieux avant", bêtement remisé par les thuriféraires de la modernité, préférons l’image d’un passé pop en forme de corne d’abondance dont on n’aurait pas fini d’explorer les moindres recoins. Non que notre époque ne soit pas digne d’intérêt, musicalement parlant, mais il semblerait que les trois âges d’or – 60s, 70s, 80s – de la pop nous réservent encore quelque surprise. Ainsi, on aura donc attendu 2017 pour découvrir des disques, connus ou non, parfois approchés ou pas, et dont l’écoute intégrale relève de la révélation mystique. Certains ont réapparu par l’entremise de la réédition quand d’autres ont été tout bonnement… 
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  • Pearls Before Swine, after Dylan

    par Adehoum Arbane le 02.01.2018 On connaît par cœur l’histoire de la conversion de Dylan à l’électricité. Et les chefs-d’œuvre qui s’en suivirent. De même, inutile de pérorer davantage sur l’accident de moto qui, en cette année 67, stoppa provisoirement sa carrière. Avec pour conséquence un retour aux sources country en même temps qu’un retour aux studios. Il aura donc suffi d’un méchant coup de destin pour que Dylan « rate » la révolution psychédélique. Ce rendez-vous, un autre groupe l’a honoré pour lui. Les Pearls Before Swine (Des Perles Aux Pourceaux !) du folkeux Tom Rapp livre un premier album qui donne un juste aperçu...
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  • Matthieu Malon, froideur des sentiments ?

    par Adehoum Arbane le 19.12.2017 D’ordinaire, la simple évocation des sentiments – ce que l’on appelait autrefois l’amour courtois – collerait plus naturellement au registre musical de la folk, cette forme personnelle et délicate qui convient si bien à l’épanchement de l’âme. Chez Matthieu Malon, cet épanchement existe, mais c’est un véritable torrent de lave. Dans l’hiver du cœur certes, mais un torrent de lave malgré tout. Malin, Malon évite le cliché de la déprime faite musique. Il le fait tout au long de ce quatrième album en plantant ainsi le décor. Alternance entre morceaux courts – voire très –, à la coloration pop, et morceaux plus longs...
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  • Daho et la psyché

    par Adehoum Arbane le 12.12.2017 Dans le célèbre conte de Charles Perrault, le Petit Poucet et ses frères sont abandonnés en forêt par des parents trop pauvres pour les nourrir. Au courant du terrible sort qui les attend, Poucet a l’intelligence de semer des cailloux qui permettront à la fratrie de retrouver son chemin. On peut reprendre cette symbolique à bon compte au sujet d’Etienne Daho qui nous revient, comme Poucet, avec un nouvel album, Blitz. Dès la première écoute, c’est peu dire que le registre psyché en bourdons de fuzz étonne quand on connaît son amour immodéré pour la belle pop solaire - le mot est certes réducteur, mais approprié ! 
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  • Clapton is God… Of Love

    par Adehoum Arbane le 04.12.2017 Les sociétés occidentales seraient-elles aussi patriarcales qu’on le prétend ? L’Europe médiévale qui a vu les femmes jouer un rôle fondamental, contredit cette péremptoire assertion. Mais le mal est fait. Les hommes travaillent, les femmes œuvrent aux tâches familiales et domestiques. ILS s’adonnent à des loisirs à l’image de leurs mâles attributions. ELLES s’accomplissent dans le cadre chaleureux de leur foyer. Mythe ou réalité, toujours est-il que cette grille de lecture a bêtement façonné le discours contemporain. Jusqu’à la culture pop. Alors que filles et garçons autrefois vibraient de concert aux sons des Bowie...
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  • Carpenters, honneur & fratrie

    par Adehoum Arbane le 28.11.2017 Le morceau de sucre qui aide la médecine à couler. Tout le monde se souvient de ce refrain entonné tout de go par Mary Poppins à Jane et Michael, les enfants dont la fameuse nounou a la charge dans le film de Walt Disney de 1964. Ce judicieux conseil semble correspondre en tout point à l’esprit des Carpenters et de leur musique : un sirop contre les différentes toux de l’époque à laquelle celle-ci a été conçue. Avènement de la société de consommation, guerre du Vietnam, scandale du Watergate. Une chanson pour vous. Ou plutôt treize, tenez. Treize comme un défi lancé aux malheurs des temps nouveaux...
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  • Nilsson, The Big Harry

    par Adehoum Arbane le 21.11.2017 Disque mal rasé jamais rasoir. Album des matins en forme de gueule de bois et tout à la fois œuvre lumineuse. Sans le vouloir les frères Coen ont dû s’inspirer du Nilsson en peignoir, barbe folle et yeux hagards, pour concevoir le personnage de Jeffrey Lebowski. Nilsson erre ainsi sur la pochette – il est pourtant figé, photographie oblige – de façon presque hiératique, seuls son regard vide et sa robe de chambre quasi ouverte traduisent le trouble de l’artiste à l’aube des seventies. « Gotta get up, gotta get out, gotta get home before the morning comes/What if I'm late, gotta big date, gotta get home before the sun comes up...
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  • King Crimson, roi lézardé ?

    par Adehoum Arbane le 14.11.2017 Devant l’impossibilité d’égaler – ne parlons même pas de dépasser – son premier chef-d’œuvre, In The Court Of The Crimson King, Robert Fripp choisit de diviser pour mieux régner. De précéder chaque futur opus d’un chaos réfléchi, théorisé. Le grand chamboule-tout humain et musical. Ainsi en août 1970, après un deuxième album avec le line-up originel (In The Wake Of Poseidon), Fripp vire tout le monde et place ses nouveaux pions. Lizard commence à prendre forme. Car ce nouveau disque est bel et bien une tentative d’autre chose. L’impérieuse nécessité de tout renverser pour temporiser, de dévier – donc de défier... 
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  • Wings of change

    par Adehoum Arbane le 07.11.2017 Pourquoi un artiste – aussi chevronné soit-il – voit trop souvent, avec le temps, la source de son talent tarir ? Lennon et Harrison se sont ainsi perdus en solo, après deux albums réussis. Ne parlons même pas de Ringo Starr. Seul McCartney semble avoir échappé à ce coup du sort. Quelle en est la raison ? Peut-être parce qu’après la séparation des Beatles et deux albums sous son nom – dont le sublime Ram – il eut cette idée de génie de… Monter un groupe ! Bon sang mais c’est bien sûr, il fallait y penser ! Surtout à l’aune des seventies, la décennie des projets solos et de l’égo. Nous n’irons pas jusqu’à dire que les premiers Wings s’imposent...
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  • Human League, les bons ça ose tout

    par Adehoum Arbane le 31.10.2017 En 1981, le mythe d’une synthpop morose et poseuse a vécu. Lasse de la déprime institutionnalisée par Joy Division, une formation au patronyme peu amène décide d’insuffler au genre une énergie presque joyeuse. D’abord all-male synthesizer group situé à l’avant-garde, Human League va rapidement, au fil des productions et des remaniements, s’ouvrir et embrasser une toute autre esthétique. Paru le 16 octobre 1981, Dare – Oser – aligne pas moins de cinq tubes définitifs et constelle le reste du Lp de chansons savoureuses et pénétrantes. Hâtivement taxé de commercial...
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  • Kurt et Courtney pour se rencontrer

    par Adehoum Arbane le 24.10.2017 Courtney & Kurt, affiche crânement la pochette de l’album. Love & Cobain. Telle est l’image qui vient de surgir de façon fulgurante. Il fallait oser. Cependant loin du couple infernal dont les affres défrayèrent jadis la chronique, cette dernière consacre un nouveau duo, jeunes hérauts de la scène indé : Courtney Barnett et Kurt Vile. C’est une tradition du rock et de la pop, vieille comme le monde, mais qui n’en finit pas de se réinventer au fil des combinaisons. On connaissait Simon & Garfunkel, Sam & Dave, Sonny & Cher, Nancy & Lee. Plus pointus Hall & Oates, Delaney & Bonnie, Dillard & Clark...
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  • Pink Floyd, Umma gommé ?

    par Adehoum Arbane le 17.10.2017 Malgré sa pochette emblématique, Ummagumma n’a jamais réellement trouvé dans le cœur des fans, et plus largement du public, la place qu’il a amplement méritée. Pour des raisons connues et authentiquement exactes, le groupe éprouva pendant de longues années des difficultés à se remettre du départ, le mot est bien faible, de son leader – mieux, son créateur – Syd Barrett. D’autant qu’avec Piper at the Gate of Dawn, ce dernier avait inauguré un psychédélisme tout à la fois anglais pourtant très sombre, traversé de visions oniriques, féériques, mais également fortement teinté de science-fiction. 
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  • LCD, dream without a dream

    par Adehoum Arbane le 10.10.2017 V des Horrors est l’album que James Murphy – alias LCD Soundsystem – aurait dû écrire et sortir à la place de son rêve américain, joli mais trompeur. Les Horrors vivent leur ascension. Renouvèlement et audace sont leurs mamelles nourricières. Le groupe de Faris Badwan sera passé, en quelques années, de gentil combo garage goth au statut envié de formation contemporaine, rien de moins. Est-ce à dire que le leader de LCD demeure un novice dans l’art de mêler rock brut et expérimentations, que nenni. Cependant, à trajectoire quasi identique – période, nombre d’albums –, les Horreurs auront prouvé qu’un groupe aussi attendu soit-il...
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