L’homme fragile. À mille lieux de la figure consacrée de la rock star triomphante dont Robert Plant et Roger Daltrey furent les ambassadeurs les plus connus. Chose étonnante, c’est au pays de la virilité plastronnée qu’on trouva son contraire, tout de pudeur vêtue. Lucio Battisti, pop star discrète – mythe en Italie, secret bien gardé hors de ses frontières –, est l’incarnation d’un nouvel axiome : l’âme plus forte que le corps. Il aura opéré cette mue sur le temps long, en osant l’impensable dans le grand petit monde de la pop : la fusion entre la sensibilité méditerranéenne...
Quand on est contraint de revendre sa place pour un groupe qu’on rêvait de revoir en concert, le mieux est encore de garder son sang-froid et de réfléchir un instant. Plus précisément d’imaginer ce qu’aurait pu donner ladite performance, telle qu’on l’espérait. Place au rêve, donc. En allant d’abord puiser dans la vieille malle de ses souvenirs, le soir où le groupe présentait son premier album sur scène. Timidement d’abord puis, au fil des minutes, avec une confiance qui allait leur donner des ailes. Nous sommes le 4 mars 2019, et le mauvais temps est à nouveau de sortie.