Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Matia Bazar, on tour

    par Adehoum Arbane le 19.07.2022 Paradoxe d’entre les paradoxes, plus l’Homme accomplit des pas de géants sur la route infinie du Progrès, plus il se sédentarise. Alors que nos ancêtres ont parcouru le monde par voies terrestres, à pied, à cheval, puis par les voies maritimes, bravant mille dangers. Même la conquête de l’Espace ne suscite plus autant d’enthousiasme qu’en 1969. Aujourd’hui, nous contentons-nous d’envoyer des sondes, drones et autres robots pour arpenter des planètes inhospitalières, voire inconnues, bien souvent les deux. Cet état physique presque végétatif n’empêche pas notre esprit de voyager...
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  • Le Fairport des seventies : fun House ?

    par Adehoum Arbane le 12.07.2022 La publication de Full House, cinquième album de Fairport Convention, en juillet 1970 fait largement écho à cette idée bien anglaise du « Moment in Time ». C’est l’instant présent, suspendu, fixé, concentré sur un événement, un souvenir, quelque chose que l’on apprécie et dont on voudrait, en vain, prolonger la magie. Heureuse ou mélancolique, cette philosophie de la vie renvoie à une autre expression familière, le fameux « carpe diem » dont on se souvient qu’il fut clamé tel un slogan poétique dans « Le cercle des Poètes Disparus » de Peter Weir. À dire vrai et pour en revenir à Fairport...
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  • Rocabois touche du bois

    par Adehoum Arbane le 05.07.2022 Pour les aficionados, les fans, les geeks, les nerds, les intellos, les exégètes, les audiophiles jusqu’aux critiques eux-mêmes, la pop serait au fond la musique de l’intime. Pour se faire à cette idée, imaginez Carole King s’installant devant son piano pour écrire, jouer et enregistrer les chansons de son succès, « Tapestry ». Mais la pop c’est aussi le grandiose, le gigantisme, la démesure, ce que l’on pourrait appeler le champ des possibles, vaste par définition. Pensez à Macca, des Beatles aux Wings, à Elton John, Todd Rundgren, ELO, 10CC… De l’intime au grandiose, Rocabois a franchi ce pas et cela, il touche...
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  • 4 Way Street, rue ou boulevard ?

    par Adehoum Arbane le 28.06.2022 De 2500 à 3875 et jusqu’à 17500 places, l’écart semble énorme. Ce serait l’équivalent de la Philharmonie pour la plus petite, d’un Zénith revu à la baisse et enfin d’un presque Palais Omnisport de Paris-Bercy. Ce sont des salles, surtout la dernière, où se produisent les mastodontes rock internationaux. Les shows sont bien souvent à la hauteur des moyens techniques mis en œuvre. Crosby, Stills, Nash et Young ont joué durant l’été 70 une série de concerts mémorables dans des Philharmonie, Zénith et Paris-Bercy américains. Normal, ils étaient d’immenses stars. Un super groupe...
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  • A Whiter Chaire of Pale

    par Adehoum Arbane le 21.06.2022 De toutes les institutions de la Monarchie – devenue "républicaine" avec Hugo, encore et toujours Hugo – l’Académie Française est de la loin la plus intimidante. Depuis sa création, hommes et femmes se succèdent, chacun venant s’assoir, rite immuable et solennel, dans le fauteuil laissé vacant par un mort. Et puis ce qualificatif d’immortel, comme un pied de nez à notre nature provisoire. Récemment, c’est l’écrivain François Sureau qui a pris la place de Max Gallo. Comme il est de coutume, son discours d’intronisation rendit un vibrant hommage au prédécesseur disparu. Dans ce texte-épopée souffle une puissance... 
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  • Let It Beat ?

    par Adehoum Arbane le 14.06.2022 Les clivages ont la vie dure ! Surtout ceux de l’ancien monde. Et on ne parle pas ici de politique mais bien de musique. Là encore, on ne nourrira pas le débat sans fin entre rap et rock, entre années 2020 et 60-70, entre prog et punk, entre Beatles et Stones. Toutes ces controverses ne valent rien en vérité si l’on ne considère pas la question bien plus large de l’océan de différences entre pop et rock. Entre sophistication et sauvagerie. Entre production léchée et captation brute. Entre bonbon de deux minutes trente et longue jam traversée d’électricité. Alors, on en revient à l’opposition Beatles-Stones. Alors que les Beatles des premiers âges...
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  • Dukes of Stratosphear, un beau Romand

    par Adehoum Arbane le 07.06.2022 Jean-Claude Romand n’est pas seulement connu du monde judiciaire. L’affaire qui porte son nom a franchi les frontières de la culture populaire. Pour mémoire, pendant dix-huit longues années, Romand aura menti à ses proches, se faisant passer pour un médecin. Alors qu’il arrive au bout de son mensonge, privé de ressources financières et suspecté par sa femme, celui-ci finit par la tuer, elle, leurs enfants et ses parents. Voilà. Le but n’était pas de plomber l’ambiance mais bien de démontrer qu’une entreprise de travestissement de la vérité n’est pas réservée qu’aux criminels.
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  • Un faussaire de psychédélisme

    par Adehoum Arbane le 31.05.2022 Ceslaw Bojarski. Ce nom ne vous dira rien surtout si vous vous cantonnez à la culture pop. Ce réfugié polonais installé en France pendant la guerre, ingénieur de son état, a été à l’origine de l’une des plus incroyables affaires de faux-monnayage. Inventeur de génie, il parvient à créer des billets que même les caissiers les plus scrutateurs de la Banque de France peinent à différencier des vrais. Bien évidemment et comme dans toutes les affaires de ce type, l’homme tombera par négligence. En effet, à ces débuts et pendant de nombreuses années, Bojarski travaille seul et dans le plus grand secret, alors qu'il est marié et père de famille.
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  • VdGG, the silent corner & the plenty stage

    par Adehoum Arbane le 23.05.2022 À la recherche du temps perdu. Il y avait quelque chose de proustien ce soir du 27 avril où le mythique groupe prog Van der Graaf Generator retrouvait la scène parisienne. Il suffisait d’abord de regarder autour de soi, de percevoir derrière chaque visage fané le regard lumineux d’un jeune homme ou d’une jeune fille vivant la même expérience qu’en ces années mythiques, soit 1970-71-75 et 76. Le temps retrouvé donc, ce soir-là, a été l’occasion d’un petit miracle – découvrir un nom légendaire non plus sur disque mais en chair et en os, enfin ce qu’il en reste – et d’une méditation philosophique.
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  • Steppenwolf, cœur de loup

    par Adehoum Arbane le 17.05.2022 Les arguments d’autorité à propos du Masculinisme peinent à masquer une réalité, pour le coup navrante : l’Homme de 2022 n’est plus celui de 1969. Tant mieux répondront certains mais il n’en demeure pas moins que les figures aventureuses d’Easy Rider incarnées par Peter Fonda et Dennis Hooper, chevauchant leurs bolides de l’enfer, paraissent bien plus chevaleresques, nobles et séduisantes que des bobos droits et barbus sur leurs trottinettes électriques. Cette confrontation symbolique n’a sans doute que peu de valeur. Cependant, elle nous fait passer un message clair : toute une culture s’est ainsi progressivement effacée...
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  • D’avides vendettas

    par Adehoum Arbane le 10.05.2022 Les milléniaux rêvent de renverser la table du vieux système, de tout déconstruire, Histoire, Culture, statues, ordre économique et social, jusqu’aux personnes, rien que cela. Mais force est de constater qu’à la lumière de cette entreprise en vérité impossible, le compte n’y est pas. En effet, en plus d’avoir grandi dans une société prospère qui les a couvée, qui leur a épargnés la guerre, les famines, nos rebelles en culottes courtes ont bien triste mine. Ils et elles sont bien souvent mal habillés, ils et elles écoutent une musique médiocre, ils et elles produisent des contenus ineptes sur leurs réseaux...
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  • Children of the Future

    par Adehoum Arbane le 03.05.2022 Vainqueur de la guerre de Sécession, élu le 3 novembre 1868 dix-huitième président des États-Unis d’Amérique, Ulysses Grant ordonne, avec les généraux Philip Sheridan et William Sherman, l’extermination du grand troupeau de bisons qui était alors la principale source de nourriture et de peaux pour les amérindiens des plaines. Et tout cela au nom de la marche du progrès et de la civilisation. On ne mesure que peu l’impact d’une telle décision,  pas tant sur la biodiversité dans toute sa plénitude, mais sur le cours même de l’Histoire de l’Amérique. Et plus particulièrement, et c’est assez remarquable...
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  • Janis, celle qui voulait devenir Aretha

    par Adehoum Arbane le 26.04.2022 Changer de corps, d’être, devenir un autre… Cette réalité jadis reléguée aux récits fantastiques – le mythe du vampire ou du loup-garou – ou de science-fiction – les œuvres de Ray Bradbury et de Philip K. Dick – est devenue entre-temps une réalité, une option possible et presque – nous n’y sommes pas encore – un droit. C’est l’éternel question de l’identité ou, plus précisément, de la quête de soi, démarche intérieure au combien philosophique mais qui s’est aussi exprimée, et parfois avec force, dans le monde des Arts. Souvenez-vous de George Sand. 
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  • Ozark etc…

    par Adehoum Arbane le 19.04.2022 Souvenons-nous de la fameuse plaisanterie, d’un goût fort douteux il est vrai, mais pleine de vérité. Savez-vous ce que dit un rasta redevenu clean ? « C’est quoi cette musique de merde ? » Désopilant, n’est-il pas ! Il est de bon temps d’appliquer le même dédain à l’endroit de la musique Country. Car le stetson, les santiags et la danse sont à la country ce que les cheveux sales, le sarouel et le manque de discernement sont au reggae : des clichés. D’autant qu’il existe différentes formes de musiques Country de telle sorte que l’amateur, ainsi guidé, pourra se faire un avis, se bâtir une conviction.
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  • Love and confusion

    par Adehoum Arbane le 12.04.2022 Siècle après siècle, l’obsession des artistes fut d’être absolument de leur temps. De sentir, de restituer voire, parfois même, de précéder les révolutions. En résumé, en 67, il fallait être baba. En 1970, il fallait être bruitiste. Jouer fort. Électriser les stades. Pourquoi ? Parce que l’époque était elle-même électrique, l’orage grondait chaque mois de chaque année. 69 venait de tirer le rideau de son commerce communautaire, l’heure était à l’individualisme, la peur, la dureté. Souvenez-vous de la chanson de Maxime Le Forestier, de sa maison bleue dont on avait perdu la clé. Scoop, celle-ci avait été retrouvée dès le premier jour...
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  • Aux enfants de la chance

    par Adehoum Arbane le 05.04.2022 Pour celles et ceux qui vivent pour la toute première fois l’expérience parentale, il est un rituel initiatique tout à fait délicieux : celui de la découverte musicale. Étape qui bien souvent devient « casse-gueule » quand les parents hésitent entre livres sonores, artistes publiés par des labels dédiés ou de véritables œuvres pop. Et dans ce dernier cas, la question se pose : par où commencer et avec qui ? Le principe de l’apprentissage, fut-il pop, ne relevant pas de l’injonction brutale, les parents souhaitent, et c’est bien légitime, procéder par étapes, choisir les artistes et groupes qui plairont au jeune enfant, voire au bébé...
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  • O comme Odetta

    par Adehoum Arbane le 29.03.2022 La musique Folk paraît enkystée dans la tradition, or il n’en est rien. Elle fut même le véhicule de nombreuses révolutions avec ses courants multiples, ses interprètes audacieux. Ce que l’on imagine moins, c’est qu’elle fut aussi un creuset, pas tant pour l’égalité, mais pour l’émancipation avec ses grandes figures, et dieu sait que l’emploi de ce mot de genre féminin n’est pas anodin. Tout dans le parcours d’Odetta Felious, née Odetta Holmes, prouve qu’elle ne fut jamais la femme invisible qu’aurait pu imaginer H.G. Wells s’il avait rencontré, grâce à sa machine à remonter le temps, quelque ambassadrice du néo-féminisme...
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  • Mad Moselle Hillbilie

    par Adehoum Arbane le 22.03.2022 La France a toujours nourri un complexe s’agissant du rock ou de la pop. Une forme d’illégitimité, arbitrairement actée. En cause ? La langue française qui ne se prêterait guère à l’écriture pop. Certains exemples ne déméritèrent pourtant pas, faisant parfois mentir la remarque narquoise de John Lennon sur le rock français et le vin anglais. D’autres ont louvoyé comme Gainsbourg qui fut sans l’inventeur de la punchline. Ce dernier croyait, pas tant aux vertus du langage, mais à celles de la liberté formelle et de la créativité totale, en témoigne la récurrence des anglicismes. Il faut aussi dire qu’une certaine prétention bien nationale...
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  • Jethro Tull, c’était…

    par Adehoum Arbane le 15.03.2022 Rock à la "papa". Tout comme le jazz. La remarque, acerbe, a de quoi exaspérer. Elle ne désigne pas seulement une vision condescendante de ce que l’on appelle aujourd’hui, non sans snobisme d’ailleurs, Classic Rock, comme pour la conjurer. Ce serait aussi, si l’on veut, une expression tendre pour qualifier les pionniers du rock fifties, bien avant les Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richard et autre Buddy Holly qui étaient déjà des modernes. On parle bien des Platters et de Bill Haley pour ne citer qu’eux. Avec le temps, celle-ci s’est transmise et pourrait encore aujourd’hui trouver une ultime incarnation dans la remise en cause brutale...
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  • Jethro Tull, pour qui Anderson le glas ?

    par Adehoum Arbane le 08.03.2022 Vieillir dans les sociétés modernes est l’un des sujets qui revient le plus. De la dépendance à la fin de vie, en passant par la retraite et même, pour certain, le travail, pudiquement appelé par nos techno « maintien dans l’emploi », il y a de quoi palabrer, croyez-le ! Ce dernier aspect, des plus cruels, touche de près le monde du rock que l’on aurait pu croire épargné, à tort. Pas tant parce que certaines voix s’élèvent régulièrement pour annoncer avec fracas la "mort du rock". Rien que cela. Or ce dernier est malgré tout bel et bien vivant, qu'il se perpétue grâce aux nouvelles générations...
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  • Esprit es-tu là ?

    par Adehoum Arbane le 01.03.2022 Les sixties agonisantes. Voilà le tableau qui est planté en cette fin de décennie. Tout n’est alors que luxure, napalm et électricité. Cette dernière n’est pas seulement dans les amplis mais dans l’air. Les derniers mois de 69 roulent déjà de gros nuages gris. La guerre est encore et toujours là, les grandes figures sont tombées comme des mouches, très vite suivies par Captain America et Willy, les deux motards libertaires de Easy Rider. Violence et folie grondent. Comme un sentiment de confusion, une impression de chaos. D’ordinaire on parlerait d’esprit fin de siècle, de décadence, souvent morale, mais ceci serait sans doute une paresse...
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  • Courtney Barnett, chansons chaussons

    par Adehoum Arbane le 22.02.2022 Monde d’après versus monde d’avant. Ce match qui tarde à s’achever ne nous dit pas encore qui a triomphé. Pire, on en vient à se demander si le monde d’avant n’était pas préférable. Du moins rassurant. Ce monde que nous connaissions parfaitement et qui surtout nous acceptait, sans trop nous emmerder par ailleurs, était notre zone de confort, un périmètre connu dans lequel les innovations pouvaient arriver, parce que ces dernières n’apparaissaient jamais comme une totale et profonde remise en question de nos acquis. Le monde d’avant-hier, comme on serait tenté de dire, n’était peut-être...
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  • Billy Joel, one solo !

    par Adehoum Arbane le 15.02.2022 Avez-vous entendu parler du syndrome Marvel ? Inutile d’aller consulter les oracles du Web, ils ne vous diront rien. Lisez plutôt ceci, et jusqu’au bout s’il vous plait. Premièrement, ce syndrome n’affecte la franchise que lorsque cette dernière est portée à l’écran. En fait, ce syndrome concerne tout un pan du cinéma dit commercial, ce qu’il est coutume d’appeler les Blockbusters. Dans ces films répondant sans exception à un cahier des charges aussi précis que rempli, l’argent consciencieusement dépensé se voit dans chaque plan, chaque cadrage, chaque effet. Le spectateur en est témoin, tout y rutilant !
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  • High Tide, la marée monte

    par Adehoum Arbane le 08.02.2022 Led Zep, des fillettes. Black Sabbath, des boy-scouts. Deep Purple, de la musique de chambre. Et de l’autre côté de l’Atlantique, pas mieux. Les Stooges, MC5, des jukebox à bluettes. Ainsi, le rock n’aura été qu’une longue surenchère de décibels, une course au bruit et à la déglingue. Ce fut à qui pousserait toujours plus loin les vumètres de l’inaudible. Vous me direz que dans cet exercice risqué, voire périlleux en matière d’adhésion et de popularité, le Velvet resta longtemps un maître indépassable. Sister Ray en témoigne encore. Qui aurait envie d’écouter ça en rentrant du travail ? C'est une fois de plus en Angleterre...
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  • Dwight is Dwight

    par Adehoum Arbane le 01.02.2022 C’est l’histoire d’un musicien au talent prometteur qui se cherchait un nom afin de briller et de s’accomplir. Cet auteur-compositeur s’appelle Elton John et il a su se réinventer en devenant pour l’éternité Reginald Dwight. Ne voyez pas dans cette curieuse introduction au doux parfum d’hagiographie une folie, voire une méconnaissance des faits réels. Lorsque l’on se penche sur la pléthorique carrière du singer-songwriter à lunettes et que l’on observe avec un vif intérêt ses trente et un albums au compteur, on essaie de prendre du recul et de reconsidérer certains acquis. Si l’on se limite à sa production des seventies...
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