A new disque in town


  • So What, the fucking song

    par Adehoum Arbane le 15.07.2014 Et si Avi Buffalo donnait, un temps, raison à l’effroyable logique de l’IPod : ne conserver dans nos playlists interchangeables qu’une chanson, une seule ? Telle est la vocation temporaire de So What, premier extrait de leur futur et très attendu deuxième album, At Best Cuckold. Pas tant parce qu’il s’agit de l’unique chanson à se mettre sous l’écouteur, donc un choix par défaut. Bien que pour le moment solitaire, So What est une invitation à épier la sortie du Lp. 
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  • Desse espoir dans la nuit noire

    par Adehoum Arbane le 07.07.2014 C’est un fait, le rock français a longtemps sonné propret, gentillet. Cette réalité, comme l’avait chantée Téléphone dans Un autre monde, est aujourd’hui quelque peu bousculée par une nouvelle génération de musiciens frondeurs. Melmoth parlait en son temps des rockeurs – prononcez rockeurses – au blouson de cuir. Qualificatif qui colle perfecto à Marc Desse, sorte de Patrick Dewaere pop en mode urbain. De l’aveu du jeune homme, ce premier album a été écrit et enregistré à une période mallarméenne de son existence. 
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  • The GOASTT, psyché d’Œdipe

    par Adehoum Arbane le 30.06.2014 Enfin un fils de qui ferait presque oublier le père. Sean Lennon s’était lancé dans la carrière sans brio réel, sans originalité aucune. Il n’avait pas encore brillé comme l’avait fait John en son temps au sein des Beatles puis en solo. Projet bizarroïde mené tambour battant avec sa femme – Charlotte Kemp Muhl –, The Ghost Of A Saber Tooth Tiger atteint une forme d’apogée. Oh, il ne s’agit pas d’évoquer Midnight Sun, étonnant sophomore, comme un chef-d’œuvre impérissable. Mais la chose sonne suffisamment déjantée pour qu’on s’y attarde un moment. 
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  • Israel Nash et pas un autre ?

    par Adehoum Arbane le 24.06.2014 On a beau chercher les superlatifs, le plus beau compliment que puisse recevoir un album n’est-il pas de donner envie d’en écouter un autre ? Oui, Rain Plans de Israel Nash donne envie de réécouter No Other de Gene Clark. Car il emprunte d’une certaine manière la même voie. Il ne s’agit pas de faire passer le premier pour un copiste. Disons que l’Americana, puisque c’est de cette musique dont il est question ici, se plait à répondre à un autre mot, la tradition. 
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  • Charles-Baptiste, le trait d’union

    par Adehoum Arbane le 18.05.2014 En économie, on les appelle réformateurs. En politique, voire dans le cénacle de la philosophie, on les qualifie de rénovateurs. En France, ils sont un petit nombre, très décidé, à bousculer depuis quelques années les ors poussiéreux, oripeaux cependant prestigieux, de la variété française. Avouons-le, Charles-Baptiste fait partie de ce think-thank de singer-songwriters audacieux. Si la révolution est en marche, elle prend chez ce jeune homme venu du Béarn – en soi un mythe balzacien – une tournure singulière. 
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  • Kevin Morby, mother folkeux

    par Adehoum Arbane le 12.05.2014 Et si on pouvait enfin écouter du Bob Dylan sans la voix nasillarde et chevrotante de Bob Dylan ? Ce fantasme de fan, bien que respectueux du mythe dylanien, Kevin Morby est en passe de l’avoir réalisé ! Oh God ! Sur son premier album solo, l’envoutant Harlem River, il livre de ces ballades folk urbaines – l’esprit de la grosse pomme n’est jamais très loin – qui vous emportent vers un ailleurs fait de longs voyages dans des trains de marchandises au milieu des clochards aux barbes rêveuses. 
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  • The Horrors, de l’ombre à la lumière

    par Adehoum Arbane le 28.04.2014 Monkees ou Talk Talk, leur plus grand mérite fut de franchir d’un pas de géant la frontière qui sépare le phénomène préfabriqué de l’authentique formation rock. The The Horrors appartient à cette catégorie. Ils n’étaient qu’un simple groupe garage gothique pour minettes. Ils sont devenus en trois albums seulement l’un des noms les plus prometteurs des années deux mille. Luminous, le dernier en date, achève cette mue sidérante en plongeant le groupe dans le bain de la modernité 
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  • Éternels Temples du soleil

    par Adehoum Arbane le 22.04.2014 Depuis sa création en 1966 – des deux côtés de l’Atlantique –, le rock psychédélique aura perduré traversant les décennies comme autant d’espaces-temps. Les années 80 virent des groupes comme TV Personnalities ou XTC reprendre le flambeau là où Syd Barrett l’avait laissé. Les nineties auront fait fi du grunge bruitiste en réhabilitant un certain acid rock californien pétri de coolitude Stonienne, porté par la génération Anton Newcombe. Jusqu’à aujourd’hui où, tel un phénix
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  • Dorian Pimpernel, syndrome de Peter Pop

    par Adehoum Arbane le 31.03.2014 À l’heure où le grand manège médiatique jette en pâture la vérité crue dans un cynisme, si ce n’est décomplexé, tout du moins assumé, y-a-t-il encore une place pour la fantaisie ? La légèreté ? Sans le vouloir, c’est la question que sous-tend l’existence même du tout premier album de Dorian Pimpernel après des années d’oisiveté rêveuse et créative qui a vu ses musiciens assembler méthodiquement leurs comptines semées ensuite telles les cailloux du petit Poucet sur la toile. 
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  • Metronomy, belles-lettres

    par Adehoum Arbane le 21.03.2014 Fait rarissime dans les annales de la pop. Voilà un groupe évoluant sous les froids climats de sa riviera natale, venant de la toute aussi glaciale filière électro qui, d’un seul coup d’un seul, s’éprend du son "Motown" ou, pour parler geek, opte pour une enluminure Philly Sound. Mais attention, Metronomy n’est pas Todd Rundgren bien que la comparaison ne soit pas usurpée au vu du modernisme dont chacun a pu – certes à des époques différentes – se prévaloir.
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  • Orouni, cache-cache musical

    par Adehoum Arbane le 04.03.2014 Pour vivre heureux, écrivons caché. Cet adage, quoique détourné de sa version originelle, semble coller à merveille à Orouni qui nous revient d’un grand tour du monde avec précisément… Grand Tour. Oublions les « bio » rédigées par des attachés de presse zélés pour se plonger dans la musique car c’est bien de cela dont il s’agit. Non pas que ces blocs de vies rassemblés en un texte n’apportent aucune information précieuse mais la Musique - la pop en l’occurrence – se veut un langage propre à raconter la vérité intrinsèque d’un artiste. 
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  • Jimmy Hunt, chasseur de sons

    par Adehoum Arbane le 17.02.2014 Serions-nous passé en 2013 à côté d’un chef-d’œuvre ? Le seul peut-être ? Jimmy Hunt. Un chasseur. De sons. D’inspirations et au-delà. Originaire de Montréal, ce jeune singer-songwriter discret n’en demeure pas moins une personnalité singulière. Par son approche méticuleuse de la musique, sa voix, si différente - faite de feulements et de lueurs boréales -, par ses textes enfin à la fois précieux et cinglants. Auteur d’un premier album éponyme, on le retrouve après l’avoir longtemps cherché avec un deuxième opus abouti
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  • Jonathan Wilson, retour en fanfare ?

    par Adehoum Arbane le 03.02.2014 Et si la musique n’avait d’autre fonction que d’être purement récréative ? De laisser de côté la vérité d’un texte, l’évidence d’une mélodie pour mieux se laisser aller ? Et si cette dernière n’était là que pour installer une ambiance, édifier un mur de sons multipliés dans l’unique but d’accompagner nos pâles journées de labeur ? Sans le vouloir, c’est l’exploit assez culoté que vient de réaliser Jonathan Wilson avec son deuxième opus, Fanfare. 
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  • Les 10 meilleurs singles français 2013

    par Adehoum Arbane le 20.01.2014 Il fut un temps où "Salut les copains" n’était pas qu’une adresse joyeuse envoyée à un petit cercle de fidèles réunis autour d’un baby ou d’un flipper. Il était une époque où l’on collectionnait précieusement de curieux objets ronds appelés EP, Maxi, 45 tours. Pour les plus anciens d’entre nous, on naviguait avec insouciance entre ce petit lot d’années bénies, de 62 à 64. Quant aux plus jeunes, ils ne juraient que par le Top 50 et son fameux "Salut, les p’tits clous". 
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  • De La Jolie Musique, sea, textes and fun ?

    par Adehoum Arbane le 14.01.2014 Sous ce charmant patronyme renvoyant au titre d’un livre ludo-éducatif pour bébé surdoué – De La Jolie Musique donc – se c     ache un collectif écumant la nouvelle scène pop française depuis maintenant quelques années. Erwann Corré, son leader bricoleur, a patiemment compilé dans cette Mémoire Tropicale, tel un Chateaubriand voyageant à dos de Bat Macoumba, tout ce qu’il comptait de jolies mélodies, idées déjantées et autres textes marrants, malins, courants, câlins. Est-ce là l’unique résumé d’un premier album plus complexe qu’il n’y paraît, insaisissable comme un lion de safari ? 
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  • Top des mag rock ayant le moins de couilles

    par Adehoum Arbane le 07.01.2014 Dans ce concours général de tartufferie que sont les tops des meilleurs albums de l’année, il est de bon ton de se distinguer. Sur toutes les unes, dans les toutes les colonnes, toujours le même constat : l’impossibilité des grands titres de la presse rock, on et off line, de proposer un best of ramassé, expurgé, bref un palmarès avec des partis pris. Pourquoi ne pas prendre exemple sur Cannes ? D’un président du jury à l’autre, la palme d’or ne tombe pas toujours – enfin presque – entre les mêmes mains. 
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  • Mazzy Star, coton club

    par Adehoum Arbane le 30.12.2013 À la manière du septième art, la musique possède ses genres. On trouve les déclinaisons officielles, gravées dans le marbre de la Légende, ces familles que sont la pop, la folk, la country, soul, funk, punk, disco, prog… Et parfois, au détour d’une discographie se révèle quelque incongruité plaçant le groupe qui la pratique en marge de la Production Classique. En quatre albums, Mazzy Star a inventé la Shiny Coton Breathing Folk soit une sorte de musique acoustique propice au rêve éveillé. 
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  • Arcade Fire, sous les feux de la rampe

    par Adehoum Arbane le 16.12.2013 On ne présente plus Arcade Fire. Voilà un groupe qui, en l’espace de neuf ans, est passé de l’indie folk – canadienne de surcroit – au statut de formation Classic Rock. De chouchou de la presse geek aux Grammy Awards. Et en seulement quatre albums. Arcade Fire, c’est un peu l’histoire de sept enfants de la banlieue de Montréal qui finissent en week-end avec Bowie. Un destin qui a vu ces musiciens exemplaires migrer de l’accordéon aux synthés. 
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  • L’art de TRIOMPHE était au Baron

    par Adehoum Arbane le 12.11.2013 Le Baron. Réduit feutré pour yuppies flippés. Avant même qu’une faune au parfum fauve n’investisse les lieux comme des financiers carnassiers, j’y ai fait, je dois l’avouer, l’une des plus singulières rencontres. Un Frédéric Chopin Mitch Mitchellisé, un bassiste au visage de piéta et au corps drapé de smoking tout deux accompagnés d’un guitariste Phil Lynott dans ses habits de Beatles. Un beau diable comme je le constaterai plus tard.
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  • MGMT, mentale machine musique

    par Adehoum Arbane le 29.10.2013 Inutile de tergiverser, MGMT est l’un des groupes les plus séduisants de ces dix dernières années. Voilà pourquoi il est permis aujourd’hui de chahuter le mythe. Ou du moins de poser une véritable réflexion dégagée de toute influence. Car MGMT est déjà entré dans l’histoire, à contrario de tant de formations dispensables aussitôt écoutées aussi vite oubliées. Avant tout parce que Management appartient au cercle très fermé des groupes ayant réalisé un parfait premier album. 
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  • Ty Segall, rêve éveillé

    par Adehoum Arbane le 21.10.2013

    La chose semble relever de l’exploit. Ou bien du rêve éveillé. Ou encore de la gageure. Trouver un artiste et un album – les deux réunis – bien mieux que le trop hirsute et baba bavard Devendra Banhart. Ce n’est pas vraiment un petit nouveau. Celui-ci fait la joie de la nouvelle scène californienne depuis quelques prolifiques années. Ty Segall. C’est son nom. Ce rockeur au visage poupon n’a pas son pareil pour s’énerver sur des guitares fuzz – le nom de son nouveau projet discographique – et brouillonner des hymnes garage bouillonnant. 


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  • FUZZ, effet d'annonce ?

    par Adehoum Arbane le 15.10.2013

    La formule est entendue. L’acte de décès maintes fois signé. Le rock serait mort, allez, au moins depuis la fin des années soixante dix. Après, peut-être, le dernier sursaut du punk ou bien le suicide de Ian Curtis. Début des années 2000, on a cru à une résurrection, tout du moins un retour porté par les guitares faméliques, asséchées des limpides Strokes. Non le rock n’est pas mort, pas plus qu’il n’était parti. 


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  • Miles Kane, trois minutes d'éternité

    par Adehoum Arbane le 08.10.2013

    Si Miles Kane n’a piqué qu’un seul truc aux sixties, ce n’est pas tant la furie hendrixienne des guitares. Encore moins les orgues baveux ou même les chœurs omniprésents. Non, Miles Kane a tout bonnement recyclé une vieille formule qui fit le miel des années 64-67 en Angleterre – beaucoup – et aux États-Unis – aussi, notamment avec la vague soul –, cette règle d’airain du rock et de la pop : la chanson de moins de trois minutes.


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  • Queens of the Stone Age, deaf metal

    par Adehoum Arbane le 09.07.2013 Depuis sa création, le rock a fait plus que se réinventer. Il s’est diversifié. Touchant ainsi des publics à géométrie variable au moyen d’une segmentation qui aurait pu, telle une greffe délicate, ne jamais prendre. La fameuse politique de filières qui n’a de cesse de faire écho ces derniers temps. Ainsi en est-il du Stoner rock qui se définit comme une déclinaison naturelle du Heavy Rock. Pierre angulaire (!!!) du mouvement, les Queens of the Stone Age n’en sont pas à leur première incarnation. Déjà sous l’énigmatique appellation de Kyuss, Josh Homme, son leader, rédigeait sur le grimoire du Métal une partition bien à lui, entre space et rock et inflexions californiennes. Lorsque la formation se dissout telle une goutte de LSD sous le soleil aride du désert, le monolithique guitariste réunit de nouveaux adeptes, ses reines, et forment les Queens of the Stone Age.
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  • The Hinnies, équilibre miraculeux

    par Adehoum Arbane le 11.06.2013 l faut toujours croire aux miracles. D’autant qu’ils ne sont pas tous d’ordre biblique ou géographique ; oubliez les grandes catharsis de Lourdes. Celui dont il est question ici s’avère musical. Il tient à cette rencontre improbable que le patron de Sub Pop, Bruce Pavitt – signataire de Nirvana –, avait alors théorisé à propos du grunge : la sincérité du punk, les riffs de Black Sabbath et les lignes mélodiques des Beatles. En 1992, arrive dans les bacs Dead Four, l’unique Lp des Hinnies. Passé inaperçu à l’époque, l’album tient du véritable miracle. Il incarne l’idée même esquissée par Pavitt, cet équilibre ténu entre la violence des guitares, de rigueur en ce début de décennie 90, et l’immédiateté de la pop.
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