Carnets de déroute-Chapitre 1 : Les Stooges enfin à Paris !
par Adehoum Arbane le 03.10.2007 dans la catégorie Récits & affabulations Chapitre 1 :
Les Stooges aux Sports Palace Area, Paris
Le punk qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?
Vieux débris de génie dans les tessons de la nuit électrique
Au risque de passer pour un mono maniaque convulsif pris de transe à la seule évocation de No Fun ou de I Wanna Be Your Dog, je rouvre pour vous, amis lecteurs, le dossier Stooges. Et la raison est plus que valable : le vieux gang de Detroit en tournée s’arrête quelques heures à Paris. Je m’empresse de prendre des billets puis, le jour j saute dans un métro direction Palais des Sports, porte de Versailles et là, grosse claque malgré quelques images folles qui restent encore gravées dans ma mémoire de fan absolu. Images fixées, souvenirs vaseux, anecdotes surprenantes comme ces deux écrans dévoilés après la première partie diffusant abondamment des plages de publicités. Le consumérisme au pays des Stooges, planté dans le salon bordélique de la Maison du Fun. Je revois encore aujourd’hui cette nana qui, comme dans les vieux cinoches de province, promenait son petit cul moulé dans les gradins pour vendre des cornets de glace, des bonbons ; je commande d’ailleurs une glace au LSD, silence radio. Situation absurde, surréaliste. Les fans s’amassaient autour d’elle pour repartir avec pour les uns, des chocolats, pour les autres rien du tout. En fait, le bar avait cru bon de fermer boutique au bout de quelques minutes pour cause de rupture de stock de bière, non pas à cause du nombre affolant de Bukowski en puissance ; non, il s’agissait plus d’une grossière erreur d’arithmétique : prévoir deux palettes le soir d’un concert des Stooges relève de l’aberration infamante, grotesque et pas fun du tout. Enfin. Mon regard balaye la salle, il y a des vieux rockers assis confortablement dans leur fauteuil plastique. Ils marmonnent ces vieux refrains connus de tous, enfin ce soir-là. L’attente est intolérable surtout quand on est interdit de bière. Il me faudrait de la drogue. J’embrasse ma copine, tout revient dans l’ordre. Puis, après le lent bal des roadies s’affairant à accorder les instruments, le groupe, oui, je dis bien les Stooges, certes un peu engraissés, surtout Ron Asheton, enfin les Stooges merde, le gang qui avec le MC5 façonna le son Detroit, les putains de Stooges with Iggy Pop entrent en scène avec un iguane qui annonce déjà la couleur, rouge et noir, hurlant ses insultes dans un micro qu a tout du phallus, un Iggy fou, impérial, courant partout comme un beau diable, se jetant dans la fosse tous les 2 morceaux, hurlant "fuck" ou plus travaillé, "fucking people" à qui mieux mieux.
A suivre...
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